La question du jour :

Selon vous, l’État aurait-il pu mieux anticiper le dérapage du déficit public ?

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Selon vous, l’État aurait-il pu mieux anticiper le dérapage du déficit public ?

© Blondet Eliot/ABACA - Selon vous, l’État aurait-il pu mieux anticiper le dérapage du déficit public ?

D’après une enquête menée par les équipes de l'Œil du 20 heures de France 2, publiée jeudi 10 octobre, le ministère de l’Économie aurait pu prévoir le dérapage du déficit public. Bercy aurait d’ailleurs reçu des notes confidentielles alarmantes concernant l’état des finances et le creusement de la dette. Mais selon vous, l’État aurait-il pu mieux anticiper le dérapage du déficit public ?

Alors que le gouvernement Barnier a proposé un budget 2025 tourné vers la rigueur et les efforts de chacun pour sauver la dette du pays, une récente enquête de France Télévisions sème le trouble quant à une possible anticipation du dérapage du déficit public par l’État. Dans l’Oeil du 20 heures, diffusé dans le journal télévisé de France 2 jeudi 10 octobre, l’enquête révèle le contenu de certaines notes confidentielles du ministère de l’Économie datant du 28 novembre 2023.

D’après l’une d’entre elles, Bercy prévient le cabinet de Bruno Le Maire, ministre de l'Économie de l’époque, que "l'activité française a ralenti de façon plus marquée que prévu." Une semaine plus tard, une nouvelle note alerte que le déficit pour l’année 2023 atteindrait 9,2 milliards d’euros, faute de recettes. Des révélations troublantes, d’autant que le directeur général du Trésor avait toutefois précisé que les chiffres n’étaient pas encore définitifs : "Il convient de rester prudent, mais la tendance n’est pas bonne." Par la suite, Bruno Le Maire a multiplié les déclarations annonçant vouloir atteindre les "4,4 % de déficit" du PIB. Pourtant, une note confidentielle émise en février 2024 révèle que celui-ci a atteint 5,7 %, soit une différence de 35 milliards d’euros.

Le déficit public est "absolument considérable et inédit"

Cette situation met à mal l’actuel gouvernement qui tente coûte que coûte de faire accepter son budget pour l’année à venir. Même avec la validation du Haut Conseil des finances publiques (HCFP) qui juge “réalistes” les prévisions de croissance du PIB français (environ 1,2 % en moyenne entre 2024 et 2028), le président du HCFP, Pierre Moscovici estime toutefois que le "dérapage" du déficit public de la France en 2024 est "absolument considérable et inédit".

"Une part de l'information a été retenue"

Inquiet, Jean-François Husson, sénateur républicain et rapporteur général du budget, a décidé de prendre les choses en main. Le 21 mars dernier, il s’est rendu à Bercy pour consulter des documents. "Et là, en trois heures, on découvre qu'il y a eu des alertes. Ça me conforte dans l'idée qu'on ne nous a pas tout dit, qu'une part de l'information a été retenue", a-t-il regretté auprès de France Télévisions, précisant qu’il avait demandé à Bruno Le Maire pourquoi il n’avait pas annoncé plus franchement les éléments dont il disposait. Ce à quoi l'ancien ministre avait répondu : "Ma responsabilité vis-à-vis des Français ne consistait pas à semer la panique en indiquant que le déficit allait atteindre 5,7 % du PIB, mais à prendre les mesures nécessaires pour contenir les conséquences d'un déficit 2023 supérieur à ce qui a été prévu."

Alors, selon vous, l’État aurait-il pu mieux anticiper le dérapage du déficit public ?

publié le 12 octobre à 07h00, Allan Doisneau, 6Médias

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