Seriez-vous prêt à payer votre paquet de cigarettes 25 euros ?
© Reynaud Julien/APS-Medias/ABACA
Dans un rapport de la commission des Affaires sociales publié jeudi 30 mai, deux sénatrices recommandent une augmentation du prix des paquets de cigarettes dans un objectif de santé publique. Ainsi, d'ici à 2040, le prix de chaque paquet pourrait atteindre 25 euros. Et vous, seriez-vous prêt à débourser un tel prix ?
Devons-nous augmenter de façon encore plus importante le prix du paquet de cigarettes ? Alors que la France compte chaque année 73 000 nouveaux décès prématurés liés au tabagisme, un nouveau rapport de la commission des Affaires sociales du Sénat recommande de continuer à augmenter le prix des paquets de cigarettes, rapporte Public Sénat, jeudi 30 mai. "Il ne s'agit pas de faire peur, mais il faut avoir cela en tête, les effets sur la santé", a expliqué la sénatrice centriste Elisabeth Doineau, coauteure du rapport avec sa collègue Cathy Apourceau-Poly (communiste).
Ainsi, dans leurs conclusions adoptées mercredi 29 mai par la commission des Affaires sociales du Sénat, toutes deux prônent une augmentation de la fiscalité sur le tabac "d'au moins 3,25% par an hors inflation jusqu'en 2040". Par conséquent, un paquet de 20 cigarettes vendu aujourd'hui au prix de 12 euros en moyenne coûtera d'ici à 2040, 25 euros. Un prix multiplié par un peu plus de deux en l'espace de 16 ans, rapporte Public Sénat. En outre, et alors qu'un marché parallèle est susceptible de se développer avec cette augmentation des prix, les deux sénatrices ont précisé qu'une "méthodologie" de chiffrages des ventes serait créée.
L'alcool aussi dans le viseur
Alors que la consommation d'alcool cause près de 40 000 décès prématurés chaque année en France, le rapport du Sénat pointe du doigt "l'absence de réelle politique de lutte contre la consommation nocive d'alcool", et ce, alors même que le vin n'est aujourd'hui presque pas taxé. "L'alcool du vin est environ 25 fois moins taxé que celui de la bière et 75 fois moins taxé que celui des spiritueux" égratigne le rapport.
Se basant sur ce qui est déjà fait en Écosse, en Irlande ou aux Pays de Galles, les sénatrices proposent la mise en place d'un prix minimum par unité d'alcool. Ainsi, les bouteilles de vin vendues en grande distribution à moins de deux euros sont particulièrement visées par la mesure. "Ceux qui sont dans l'addiction consomment du mauvais vin", a précisé Elisabeth Doineau. Un prix minimum de 0,50 euro pour 10 grammes d'alcool serait donc mis en place et porterait donc le prix d'une bouteille de vin avec sept unités d'alcool à 3,50 euros minimum. À terme, cette mesure permettrait de réduire de 22% la mortalité liée aux cancers imputables à la consommation d'alcool. Enfin, l'élue préconise une interdiction totale de la vente d'alcool aux mineurs, de même que sa publicité sur Internet.
publié le 31 mai à 07h00, Kévin Comby, 6Medias