Chahut à l'Assemblée : l'attitude de certains députés vous détourne-t-elle de la politique ?
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L’Assemblée nationale est régulièrement le théâtre d’esclandres et certains députés ont l’habitude de s’invectiver les uns les autres. Des sanctions ont déjà été prononcées lors de tels incidents, comme cela a été le cas, mardi 28 mai, contre l’élu LFI Sébastien Delogu après qu’il a brandi un drapeau palestinien en plein hémicycle. Ce genre d’attitude vous détourne-t-il de la politique ?
L’Assemblée nationale n’était pas un endroit très calme mardi 28 mai. Alors que le Premier ministre répondait aux questions des députés à propos de la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État, le député LFI Sébastien Delogu a brandi un drapeau palestinien à l’intérieur de l’hémicycle, ce qui est formellement interdit. Les députés se sont rapidement agités après cet événement, ce qui a poussé Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, à interrompre la séance et à prononcer une sanction à l’encontre du député. Celui-ci est exclu de l’hémicycle pendant 15 jours. Son attitude a été dénoncée par de nombreux parlementaires de l’opposition présents sur place.
Lors de cette interruption de séance, deux députés se sont par ailleurs violemment disputés. David Guiraud (LFI) a qualifié Meyer Habib (apparenté LR) de "porc" qui est "dans la boue du génocide" contre la population palestinienne. Ces événements ont largement été commentés dans différents médias, mettant de côté le sujet initialement traité.
Le cas de la réforme des retraites
Des événements similaires ont eu lieu à l’Assemblée nationale lorsque la réforme des retraites a été débattue puis passée en force par 49.3. Une dizaine de députés LFI avaient alors brandi des pancartes "64 ans c’est non" en chantant la Marseillaise en plein hémicycle, ce qui est interdit.
Yaël Braun-Pivet a fini par rappeler certains députés à l’ordre dans une lettre leur rappelant les règles de conduite dans l’hémicycle, en avril 2023. "Les premiers mois de la XVIe législature ont, à l'évidence, été marqués par de graves dysfonctionnements individuels ou collectifs dans le fonctionnement de nos instances de travail et par une inquiétante dégradation de la sérénité et de la qualité de nos échanges", estimait-elle, soulignant le "chahut" et les "invectives" devenus quotidiens à cette période. De quoi donner une piètre image de la politique aux Français ?
publié le 29 mai à 07h00, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias