La question du jour :

Êtes-vous favorable à l’instauration de péages sur des routes nationales ?

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Êtes-vous favorable à l’instauration de péages sur des routes nationales ?

© Urman Lionel/ABAC - Un péage au niveau de la commune d'Antibes.

Certains tronçons de routes nationales, coûteux pour l'État, ont été légués à des collectivités. Le député insoumis Antoine Léaument s'inquiète d'y voir la première étape d'un désengagement de l'État, et de futures privatisations faute de pouvoir assurer leurs rénovations. L’idée de péages sur ces routes commence à faire son chemin. Êtes-vous pour ou contre ?

Risque-t-on bientôt de payer des péages sur les routes nationales ? C’est ce que craint un député LFI si certaines routes viennent à être gérées par des acteurs privés car trop coûteuses pour les régions. Un décret d'application de la loi d'orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019 prévoit effectivement qu'une "section de route" peut être "classée dans la catégorie des autoroutes" si elle est située "dans le prolongement direct d'une voie bénéficiant déjà du statut autoroutier", et si l'aménagement en 2x2 voies et chaussées séparées est "impossible ou anormalement coûteux", explique Actu.fr, dimanche 14 avril.

Une disposition contre laquelle l'opposition, notamment les Insoumis, s'était insurgée. Le ministre des Transports de l'époque, Jean-Baptiste Djebbari, assurait qu'il ne s'agissait que de "traduire dans le droit ce qui était déjà existant dans la pratique". Un moyen également pour l'État de ne plus avoir à assumer la rénovation de ces portions de route.

La crainte d'un désengagement de l'État

Aussi, Antoine Léaument, député LFI de l'Essonne, a lancé en février 2024 une pétition pour s'y opposer. Plus de 30 000 personnes l'ont signée en quelques semaines. C'est le vote de la loi de décentralisation "3DS" (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification), léguant la gestion de ces tronçons aux régions, qui a remis le débat sur le devant de la scène cette année. "Pour faire des économies, l’État est donc dorénavant prêt à sortir des routes nationales et à risquer ainsi de les voir privatiser", dénonce l'élu, cité par Actu.fr.

Une loi promulguée le 22 mars permet même une expérimentation, pendant huit ans, laissant la gestion des routes nationales aux collectivités dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Grand Est. Avec comme espoir de mieux répondre aux problématiques locales. Si la propriété de ces routes reste celle de l'État, Antoine Léaument y voit un "désengagement". Si les régions n'ont plus les moyens de gérer ces routes très coûteuses, elles pourraient alors se résigner à "privatiser ces routes et pourquoi pas mettre ainsi des péages", prévient-il.

publié le 16 avril à 07h00, Emmanuel Davila, 6Medias

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