Prix des péages : le gouvernement a-t-il raison de jouer au bras de fer ?
© ANDBZ/ABACA - En 2024, les tarifs appliqués par les concessionnaires sont augmenter en France.
L'introduction d'une nouvelle taxe dans le budget 2024 devrait avoir des répercussions sur les tarifs appliqués aux péages. En conséquence, le torchon brûle entre le gouvernement et les concessionnaires. Selon vous, l'action de l'État est-elle légitime ?
Les relations entre les concessionnaires et le gouvernement s'enveniment. En cause, l'arrivée programmée d'une taxe sur les transports routiers, qui risque d'accroître de 5 % les prix des péages, a rapporté Capital ce lundi 13 novembre 2023. Le Parlement planche en ce moment sur l’article 15 du projet de la loi de finances pour 2024, sur fond du financement de la transition énergétique. Mais le gouvernement a-t-il raison d'engager un bras de fer avec les concessionnaires ?
Le gouvernement vise notamment les concessionnaires, dont le plus important en France, Vinci. Fort d’un réseau de 4 443 kilomètres, l’opérateur dispose de plusieurs sociétés grâce auxquelles il réalise ses marges. L’année prochaine, la société Vinci sera prélevée à hauteur de 4,6 % du chiffre d’affaires de ses autoroutes, soit une somme de 260 millions d’euros. En conséquence, les tarifs des péages "augmenteront de 5 %", a averti auprès de Capital Pierre Coppey, le patron de Vinci autoroutes.
Bisbilles entre l’État et les opérateurs
Depuis plusieurs semaines, Bercy et les concessionnaires échangent à couteaux tirés sur ce projet de taxe. En septembre dernier, le ministre de l’Économie avait assuré que les "péages n’augmenteront pas au-delà de ce qui est prévu par l’inflation", avait relaté BFMTV. Il avait également promis que les "compagnies d’autoroutes" ne pourront pas "répercuter les augmentations sur les prix des péages".
Du côté des concessionnaires, des actions en justice sont prévues. Vinci, comme son concurrent, Eiffage, pourrait poursuivre l’État "sur le terrain de la justice administrative, constitutionnelle", voire de "la justice européenne", a indiqué Pierre Coppey.
publié le 15 novembre à 07h00, Antoine Grotteria, 6Medias