"Voué à l'échec" : ministres et conseillers quittent leur fonction avec amertume
© Ait Adjedjou Karim/ABACA - Assemblée Nationale.
"Coup sur la tête", "amertume", "écœurement" : dans les couloirs des ministères, conseillers et ministres confient à France Info leur tristesse de voir le gouvernement renversé par la motion de censure.
"J'ai un sentiment de gâchis". Dans les couloirs des ministères, hauts fonctionnaires et ministres reviennent sur le vote de la motion de censure et leur sentiment amer face à la décision de l'Assemblée. Une conseillère du gouvernement soupire : "On avait plein de dossiers sur le feu qu'on va laisser en plan. La classe politique française me désespère, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre", témoigne-t-elle dans les colonnes de France Info. Elle songe à revenir dans le privé.
Lucide, elle revient sur la stratégie du gouvernement qui estimait que le vote d'une motion de censure aurait coûté trop cher aux députés. "C'était un mauvais pari", admet-elle. Un conseiller d'un ministre de premier plan estime, comme bien d'autres, que l'issue était inéluctable. "Je me suis refait tout le film depuis lundi et je me dis que le jeu était joué d'avance, on était pris dans un étau entre le NFP et le RN qui était insoluble. C'était voué à l'échec", conclut-il.
"Discuter avec le RN n'apporte rien"
Le ministre démissionnaire de l'Industrie, Marc Ferraci, ne mâche pas ses mots quant à la stratégie de dialogue avec le Rassemblement National : "Ce qui ressort de cette séquence, c'est que discuter avec le RN n'apporte rien." Il ajoute également : "Marine Le Pen a été dans une escalade de demandes qui étaient devenues intenables."
Désormais en charge des affaires courantes avant l'avènement d'un futur gouvernement, les ministres espèrent maintenant l'arrivée d'un nouvel exécutif qui réunirait une large coalition allant du PS jusqu'à la droite.
publié le 5 décembre à 17h11, Gabriel Gadré, 6Médias