Politique

Violences des jeunes, impôts, écoles... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Gabriel Attal dans "Face à BFM"

© Capture d'écran BFMTV

Lors de son passage dans "Face à BFM", jeudi 18 avril, le Premier ministre est revenu sur de nombreux sujets. Il a notamment réagi à la rémunération polémique du patron de Stellantis, mais a aussi précisé ses annonces matinales sur son plan pour lutter contre les violences chez les jeunes, et est revenu sur la promesse de ne pas augmenter les impôts.

Un salaire à 36,5 millions d’euros ? Gabriel Attal ne saurait qu’en faire. C’est du moins ce qu’il a affirmé, jeudi 18 avril, lors de son passage dans l’émission "Face à BFM", à l'occasion de ses 100 jours à la tête du gouvernement. Le Premier ministre réagissait là à la rémunération controversée du patron de Stellantis, Carlos Tavares, validée mardi 16 avril par l’assemblée générale du groupe. Le locataire de Matignon estime que cette rémunération est "choquante, démesurée, stratosphérique pour de nombreux Français". "Je n’arrive même pas à m’imaginer ce que l’on peut faire avec 36 millions d’euros par an", a-t-il jugé. Avant de reconnaître toutefois que Stellantis est une entreprise privée et que l’État n’a que peu de moyens de contraindre ces entités à limiter les salaires des grands patrons.

Passage mortel à tabac à Grande-Synthe, directrice d'école agressée à Marseille : des actes "barbares" et "révoltant"

Mais le Premier ministre a également réagi sur de nombreux sujets, lors de cette interview longue de plus de deux heures. Il a ainsi affirmé la volonté du gouvernement de "s'engager pour les jeunes". Il est ainsi revenu sur le meurtre de Philippe à Grande-Synthe, un jeune homme de 22 ans roué de coups mercredi 17 avril, évoquant un acte "barbare". "On voit que les jeunes, les adolescents sont beaucoup plus représentés que le reste de la population générale dans les vols avec armes, dans le trafic de stupéfiants et les agressions", a-t-il déploré. Gabriel Attal est ensuite revenu sur l'agression à Marseille d'une directrice d'école, lundi 15 avril, par une mère et sa fille après un désaccord concernant une autorisation de sortie. "C'est révoltant", a-t-il fustigé. Et de préciser : "On accordera toujours la protection fonctionnelle, mais désormais on s'associera aux plaintes qui sont faites", rappelant les droits et les obligations des familles dans le domaine scolaire.

Violences des jeunes : des sanctions plus fermes et plus rapides

Revenant sur les violences commises par les jeunes en France, Gabriel Attal a estimé que "les principales victimes de la violence des jeunes, ce sont souvent les jeunes eux-mêmes". Afin de lutter contre ces violences, le Premier ministre a réaffirmé vouloir des internats pour séparer ces jeunes de "leurs mauvaises fréquentations". Un premier, d'une soixantaine de places ouvrira ainsi dans les prochains jours, a-t-il annoncé. Le locataire de Matignon a réaffirmé sa volonté de mettre en place des sanctions "plus fermes et rapides" contre les mineurs violents. "Ma seule boussole, c'est l'efficacité", a martelé Gabriel Attal qui souhaite que les parents soient "au rendez-vous de leurs responsabilités" en allant chercher pères et mères en cas de problème. Il se dit également "prêt à regarder comment atténuer l'excuse de minorité".

Annoncé jeudi matin depuis Viry-Châtillon, le "contrat d'engagement" entre parents, élèves et établissements scolaires sera pour sa part mis en place "dès la rentrée prochaine, en septembre", a promis le Premier ministre sur BFM jeudi soir. Ce contrat doit "rappeler à chaque famille ses droits et ses obligations vis-à-vis de l'institution scolaire et de l'éducation de ses enfants", a-t-il insisté. Les modalités doivent encore être discutées : "Je souhaite que soient associés les chefs d'établissement, les représentants des enseignants et des parents d'élèves", a ainsi expliqué Gabriel Attal.

JO de Paris 2024 : malgré la menace terroriste et les critiques, Gabriel Attal est "serein"

Gabriel Attal a affirmé que la sécurité des Jeux olympiques est la "première préoccupation" du gouvernement. "On est, depuis le début, très concentrés sur la cérémonie d'ouverture", a assuré le Premier ministre, mais également sur la sécurité de l'événement dans son ensemble. Avant d'assurer, évoquant les moyens mobilisés : "Tout est mis en œuvre pour garantir la sécurité de cette cérémonie d'ouverture. (...) Je suis serein".

Déficit public et impôts : Gabriel Attal ne lâche pas les promesses du gouvernement

Après un déficit public raillé de toutes parts pour son score supérieur en 2023 aux prévisions gouvernementales, le Premier ministre a affirmé être confiant. "On a une trajectoire crédible et sérieuse", a-t-il martelé jeudi soir. Face aux 10 milliards d'euros d'économies supplémentaires qui doivent être réalisés, Gabriel Attal promet : "on va le faire". Et ce, sans remettre en cause la promesse de l'exécutif de ne pas toucher aux impôts, voire même de les baisser pour les classes moyennes en 2025. Un engagement annoncé notamment en janvier dernier, avant les mauvais chiffres du déficit public. Jeudi soir, Gabriel Attal a donc promis que cet engagement "sera tenu". Avant de préciser qu'il faudra financer cet engagement. Le gouvernement livrera une proposition "entre juin et septembre".

Situation au Moyen-Orient : éviter l'escalade

Interrogé sur le conflit au Moyen-Orient après les récentes frappes de l'Iran en Israël, Gabriel Attal a estimé que Téhéran avait "franchi un cap supplémentaire" et qu'il faut "tout faire pour éviter l'escalade dans la région". En ce qui concerne les otages français à Gaza, il a réaffirmé suivre "de très près", la situation. "Tous nos efforts sont déployés pour obtenir leur libération", a-t-il poursuivi.

A quelques semaines des élections européennes, le chef du gouvernement a affirmé que la campagne n'avait "pas tout à fait commencé". "Ces élections européennes sont les plus importantes depuis qu’elles existent. Personne ne peut croire qu’on sera plus fort en étant plus seul", a également ajouté le locataire de Matignon.

publié le 18 avril à 22h41, Ambre Deharo et Kevin Comby

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