Politique

Violences contre des supporters israéliens: "Ferme condamnation" de Macron et indignation de la classe politique

  • Le président de la République Emmanuel Macron le 30 octobre 2024, à Rabat, au Maroc
    ©Ludovic MARIN, AFP - Le président de la République Emmanuel Macron le 30 octobre 2024, à Rabat, au Maroc
  • Le président de la République Emmanuel Macron le 30 octobre 2024, à Rabat, au Maroc
    ©Jeroen Jumelet, AFP - Des supporters avec des drapeaux palestiniens lors des violences en marge du match de Ligue Europa entre l'Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv, le 7 novembre 2024, à Amsterdam, aux Pays-Bas
  • Le président de la République Emmanuel Macron le 30 octobre 2024, à Rabat, au Maroc
    ©STEPHANE DE SAKUTIN, AFP - Gabriel Attal le 8 novembre 2024, à Paris
  • Le président de la République Emmanuel Macron le 30 octobre 2024, à Rabat, au Maroc
    ©Clement MAHOUDEAU, AFP - Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, le 8 novembre 2024, à Marseille
  • Le président de la République Emmanuel Macron le 30 octobre 2024, à Rabat, au Maroc
    ©Thomas SAMSON, AFP - Le secrétaire national du PS Olivier Faure le 8 cotobre 2024, à Paris

Emmanuel Macron a "fermement" condamné vendredi les violences commises la veille à Amsterdam contre des supporters israéliens, des heurts "qui rappellent les heures les plus indignes de l'Histoire" et qui ont également suscité l'indignation d'une grande partie de la classe politique française.

"Les violences contre des citoyens israéliens à Amsterdam rappellent les heures les plus indignes de l'Histoire", a dénoncé sur le réseau social X le président français, au lendemain des affrontements après un match de Ligue Europa entre l'Ajax et le Maccabi Tel-Aviv, dont les circonstances demeurent encore floues.

"La France continuera de lutter contre l'odieux antisémitisme sans relâche", a encore assuré le chef de l'État.

Le porte-parole du Quai-d'Orsay a appelé à "un sursaut collectif urgent et une réponse intransigeante", le ministre français chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, exhortant à ne faire preuve d'"aucune faiblesse, aucune lâcheté face à l'antisémitisme".

M. Haddad a encore dénoncé sur X "une chasse aux Juifs sur le sol européen", quand le président du Sénat Gérard Larcher a estimé que "ce lynchage antisémite doit être sévèrement sanctionné".

Israël a pour sa part évoqué des violences "effroyables". Tel-Aviv a envoyé un premier avion pour rapatrier les supporters, alors que le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, va également se rendre d'urgence sur place.

La police néerlandaise a fait état vendredi de cinq personnes brièvement hospitalisées et de 62 arrestations après les heurts de la nuit, relevant "plusieurs incidents violents" dans différents endroits de la ville nécessitant l'intervention des forces de l'ordre pour "protéger les supporters israéliens et les escorter jusqu'à leurs hôtels".

Largement déployée jeudi avant le match, la police a également constaté des "violences" dès mercredi soir entre supporters "des deux côtés", notamment la destruction d'un taxi par des partisans du Maccabi ou l'incendie d'un drapeau palestinien.

Si les supporters de ce club israélien ne sont pas particulièrement réputés violents, des images circulant vendredi sur les réseaux sociaux et présentées comme filmées à Amsterdam -dont l'AFP n'a pas encore pu vérifier l'origine- montrent ce qui semble être des dizaines de fans du club chantant en hébreu "Finir les Arabes ! On va gagner !" ou "Laissons Tsahal gagner pour finir les Arabes".

- France-Israël jeudi au Stade de France -

L'ex-Premier ministre français, Gabriel Attal, a également commenté des "images effroyables" qui confirment "que l'antisémitisme le plus débridé a cours" dans "nos sociétés occidentales". "Un sursaut de tous est indispensable pour que cesse enfin cette haine pour un peuple", a ajouté le président du groupe macroniste à l'Assemblée nationale.

Laurent Wauquiez, chef de file des députés LR, a évoqué "un pogrom (...) dans les rues d'une capitale européenne".

L'extrême droite avait été parmi les premières à réagir, Marine Le Pen appelant à "se montrer implacable face à ce déchaînement de violence antisémite qui souille et déshonore l'Europe".

Son allié Éric Ciotti a lui pointé un "lynchage", "le retour d'une +Nuit de cristal+", qui doit "provoquer un électrochoc".

A gauche, le leader LFI Manuel Bompard a considéré sur CNews/Europe 1 que "s'il y a eu des agressions (...), elles sont inacceptables".

Mais l'Insoumis a également assuré avoir vu "circuler des images" de "provocations racistes" de la part de supporters israéliens.

De même, si "rien ne saurait justifier" les "agressions et lynchages antisémites dont ont été victimes les supporters du Maccabi", "les actes et les propos racistes des supporters de Tel-Aviv ne sont pas acceptables et doivent être dénoncés", a fait valoir le patron du PS, Olivier Faure, en se défendant néanmoins d'"établir (une) équivalence" entre les deux.

"Je lis: +Les supporters israéliens ont provoqué+, mais ça va pas de justifier la violence comme ça?", a réagi la députée écologiste Sandrine Rousseau.

Les heurts d'Amsterdam ont par ailleurs relancé les interrogations quant à la tenue du match de Ligue des nations qui doit opposer les Bleus à la sélection nationale israélienne le 14 novembre au Stade de France.

Devant les demandes d'annulation de la rencontre, notamment formulée par M. Bompard, ou sa délocalisation -le député RN Julien Odoul a suggéré qu'elle se tienne en Corse-, le ministre de l'Intérieur a estimé vendredi que cela "reviendrait à abdiquer face aux menaces de violence et face à l'antisémitisme".

Bruno Retailleau a indiqué avoir au contraire demandé au préfet de police de "prendre les dispositions de sécurité nécessaires" pour le maintenir au Stade de France.

publié le 8 novembre à 17h23, AFP

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