Violences après le 49.3 : "On avait alerté le président de la République", souligne Philippe Martinez

Violences après le 49.3 : "On avait alerté le président de la République", souligne Philippe Martinez
Philippe Martinez à Paris, le 16 mars 2023.

publié le samedi 18 mars 2023 à 10h34

"La population, en tout cas le monde du travail, a réagi instantanément à ce coup de force du président de la République", selon le leader syndical.

Paris, Strasbourg ou encore Lyon... Les actions spontanées et parfois violentes se sont multipliées vendredi soir, dans le sillage de l'utilisation de l'article 49.3.

Samedi 18 mars, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, ne s'est pas dit surprise par la tournure des événements.

"On avait alerté le président de la République. Dans un courrier où on demandait à être reçu, nous évoquions noir sur blanc une situation explosive, a-t-il expliqué sur Europe 1. Personne ne pourra nous dire ou nous rétorquer que n'avons pas alerté le président."

Le syndicaliste a toutefois rappelé que les dernières grandes journée de mobilisation contre la réforme des retraites se sont tenues "de bonne façon, dans le calme, avec des slogans précis contre l'âge de 64 ans", même s'il reconnaît qu'"en marge des manifestations, il y a des problèmes".



Interrogé sur les débordements relevés dans plusieurs villes de France, Philippe Martinez a dénoncé "un passage en force, un déni de démocratie". "La population, en tout cas le monde du travail, a réagi instantanément, mais à l'appel d'ailleurs, dans bon nombre d'endroits, des organisations syndicales, à ce coup de force du président de la République", a-t-il expliqué.

Pour lui, en tous cas, la mobilisation n'est pas terminée. "Nous avons appelé de façon intersyndicale à des rassemblements, des manifestations ce week-end, et à une grande journée de mobilisation la semaine prochaine", a confirmé le leader syndical. Par ailleurs, il a appelé à renforcer les grèves reconductibles dans l'énergie, les ports ou encore les raffineries.


Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées vendredi en soirée place de la Concorde, à Paris, à quelques centaines de mètres de l'Assemblée. Un brasier flambait, allumé par des manifestants, et l'ambiance s'est tendue à la tombée de la nuit. Des centaines de personnes ont affronté la police par petits groupes, avec jets de projectiles. Vers 21H30 la place était totalement évacuée. Selon la préfecture de police, 61 personnes y ont été interpellées dans la soirée.

À Strasbourg, c'est sur la place Kléber que se sont retrouvés 1.600 protestataires. "Nous aussi, on va passer en force", ont scandé les manifestants. La préfecture a fait état de "dégradations" dans le centre-ville, mais d'aucune interpellation.

À Lyon, des manifestants ont fait irruption dans une mairie d'arrondissement et ont allumé un feu, mais la police l'a rapidement éteint et a interpellé six personnes, selon la préfecture.

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