Violence des mineurs : Gabriel Attal pris pour cible par un collectif qui dénonce une "société basée sur la sanction"
© Coust Laurent/ABACA
Alors que Gabriel Attal souhaite un "sursaut d'autorité" pour lutter contre la violence des mineurs, le collectif "Justice des enfants" a dénoncé, jeudi 25 avril, des "caricatures" et la mise en place d'une "société basée sur la sanction", rapporte BFMTV.
Gabriel Attal pris pour cible. Alors que le Premier ministre Gabriel Attal a fait de la lute contre la violence des mineurs l'un de ses chevaux de bataille, le collectif "Justice des enfants" est monté au créneau, jeudi 25 avril, pour dénoncer des "caricatures", rapporte BFMTV. "Soutenir que les jeunes seraient de plus en plus violents est un postulat qu'aucun chiffre ne vient étayer", a déclaré le collectif. Dénonçant les propos de Gabriel Attal laissant sous-entendre que les jeunes auteurs de violences n'étaient pas assez réprimandés pour leurs actes, le collectif l'assure : "Le taux de réponse pénale à leur [les jeunes] égard est de plus de 90%, elle intervient donc de manière plus systématique mais aussi plus vite que pour les majeurs."
Un nécessaire renforcement des moyens humains et matériels
En déplacement à Viry-Châtillon le 18 avril dernier, une commune endeuillée par la mort du jeune Shemseddine, 15 ans, passé à tabac près de son collège, Gabriel Attal avait fait une série d'annonces pour tenter d'endiguer la vague de violences chez les jeunes. Appelant à un "sursaut d'autorité", le Gouvernement souhaite notamment mettre en place des mentions sur les dossiers Parcoursup "en cas de perturbation grave", ouvrir des places d'internat pour éloigner certains jeunes de leurs mauvaises fréquentations, ou instaurer une scolarisation de 8 heures à 18 heures. "Plutôt qu'interroger les causes profondes des phénomènes dénoncés (…), le gouvernement tente de montrer qu'il est dans l'action en annonçant d'emblée certaines orientations à travers des mesures chocs", a fustigé le collectif "Justice des enfants". Pour ce dernier l'ambition d'une autorité plus stricte à l'égard des jeunes dévoilerait ainsi une "société basée sur la sanction".
Pour lutter contre ces violences, Gabriel Attal a aussi annoncé vouloir agir directement sur les parents des mineurs concernés, en punissant ces derniers pour les actes commis par leur progéniture. "La culpabilisation et la sanction des parents qualifiés de "démissionnaires" ne pourra qu'avoir un effet contre-productif", a indiqué le collectif. À la place, ce dernier demande qu'un plan d'envergure soit mis en place, et ce, afin de renforcer les "moyens matériels et humains portés à la hauteur des besoins".
publié le 25 avril à 14h50, Kévin Comby, 6Medias