Ça Vous Regarde - Le débat : Sécu : célébration ou enterrement ?

par LCP

Le 4 octobre 1945, il y a soixante-cinq ans jour pour jour, le gouvernement provisoire signait une ordonnance créant la sécurité sociale obligatoire pour tous les salariés. Une réforme initiée par le programme du Conseil national de la résistance en 1944 dont l’ambition était de garantir à tous les citoyens un égal accès aux meilleurs soins de santé possibles, de doter les familles de revenus pour leur permettre une liberté de choix et aux travailleurs l’assurance d’une sécurité et d’une retraite décente.Soixante ans plus tard, quel regard porter sur l’évolution et la place de la sécurité sociale dans la société française, tant sur le plan socio-économique que d’un point de vue philosophique ? Tous les gouvernements successifs des deux dernières décennies ont poussé des cris d’orfraies pour alerter l’opinion publique sur la nécessité de réduire les dépenses de la sécurité sociale. L’enjeu est ici de taille puisque celles-ci constituent un des principaux postes de dépenses responsables du gonflement de la dette publique à un rythme exponentiel au cours des dernières années. Récemment, François Baroin, l’actuel ministre du Budget, a déclaré vouloir « garrotter l’hémorragie » des comptes de la sécurité sociale pour pouvoir ramener son déficit en 2011 « en-dessous du niveau de 2010 », soit moins de 23,1 milliard d’euros. Ce chiffre démesuré force à s’interroger non seulement sur l’efficacité de l’usage du denier public mais également sur l’avenir de ce système de mutualisation des risques.L’enjeu de l’avenir de la sécurité sociale doit aussi être envisagé par le prisme philosophique. Au regard des ambitions ayant fondé notre modèle, c’est-à-dire la réalisation concrète des valeurs de solidarité et de fraternité par celui-ci, quel bilan peut-on dresser soixante-cinq ans plus tard ? Derrière ce voile angélique des pouvoirs publics soucieux de créer des liens de solidarité nationale, les professionnels de la santé n’y auraient-ils pas trouvé une manne qui leur assureraient des revenus confortables ? Compte-tenu de la dégradation des comptes publics ainsi que de l’évolution des mentalités depuis 1945, une question émerge : ce modèle de répartition est-il viable ? Quel avenir du système de protection sociale à la française : un maintien des principes fondamentaux de notre modèle ou évolution vers le libéralisme anglo-saxon ?Invités :+ M.Philippe Juvin, député européen, secrétaire national de l’UMP.Philippe Juvin,+ M.Jean de Kervasdoué, professeur d’économie de la santé au CNAM, + M.Michel Dreyfus, historien, auteur de « Les assurances sociales en Europe », aux éditions PUF Rennes, + Marcel ROGEMONT, député PS d’Ille-et-Vilaine

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