Ça Vous Regarde - Le débat : Sectes : l’Etat a-t-il baissé les bras ?

par LCP

Voici deux ans, déjà, que la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), n’a pas rendu son rapport annuel sur le phénomène sectaire. Créé en 2002 pour analyser les dérives sectaires en France, elle ne semble plus très active aujourd’hui. Serge Blisko, le président de la Miviludes, explique que la lutte et la prévention contre les dérives sectaires seraient devenues particulièrement difficiles aujourd’hui, puisqu’il s’agirait de plus en plus de faire face à des initiatives personnelles, plus confidentielles : « Si une liste était dressée, il faudrait qu’elle soit mise à jour presque quotidiennement. Nous sommes dans l’incapacité de compter ».Pourtant, les sectes ont toujours de l’emprise.. Selon un dossier de Libération paru le 15 avril sur la question, les mouvements sectaires seraient simplement devenus « plus discrets et moins médiatisés ». Mais ils seraient aujourd’hui estimés à plus de 600, contre moins de 200 au milieu des années 90. Pour autant, le « nombre d’adeptes et sympathisants se stabiliserait à 500 000 », ce qui indiquerait une « atomisation du phénomène ».Aujourd’hui, le curseur est plutôt sur la radicalisation religieuse : peut-on la combattre avec les mêmes outils que les phénomènes sectaires ? Pour Dounia Bouzar, présidente du « Centre de Prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam ». l’islamisme radical est un phénomène similaire aux sectes. Il s’agit bien d’un « embrigadement » de jeunes qui se mettent « en totale rupture avec le monde ». A l’inverse, Sonia Imloul, responsable de la « cellule de déradicalisation » créé à l’initiative du Ministère de l’Intérieur, prône davantage une réponse théologique face à cette question. Elle ne considère pas l’Islam radical sous l’angle d’une « dérive sectaire », et préfère passer par des médiateurs ayant une réelle connaissance du Coran pour aider les jeunes à retrouver des opinions religieuses modérées.Que fait aujourd’hui l’Etat pour lutter contre les nouveaux phénomènes sectaires ? Peut-on lutter contre l’islamisme radical de la même façon que les dérives sectaires ? Les dispositifs actuels de prévention sont-ils suffisants ?Invités :Georges Fenech, député UMP du Rhône, ancien président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) et président du Groupe d’étude sur les sectes à l’Assemblée nationaleCatherine Picard, présidente de l’UNADFI (Union nationale des Associations de défense des Familles et de l’Individu victimes de sectes) et ancienne députée PS de l’EurePierre Conesa, maître de conférences à Sciences Po et ancien haut fonctionnaire du Ministère de la Défense

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