Un vol en jet décrié, une venue critiquée : François Bayrou chahuté à Pau
© Lafargue Raphael/ABACA
Sous le feu des critiques après s'être rendu, lundi 16 décembre, au conseil municipal de la ville de Pau, dont il est maire, François Bayrou a également été raillé pour avoir emprunté un jet. Il a affirmé au micro de BFMTV qu'il "n'abuse jamais des moyens de l'État".
Une première polémique pour le nouveau Premier ministre François Bayrou. Au micro de BFMTV, lundi 16 décembre, le chef du futur gouvernement a répondu aux nombreuses critiques d'élus de la France insoumise (LFI) après son déplacement à Pau, pour assister au conseil municipal de la ville dont il est maire. "Je n'abuse jamais des moyens de l'État", s'est défendu François Bayrou.
"Les ministres, Premiers ministres et présidents de la République sont accompagnés par des services de sécurité (...) c'est évidemment plus facile que de trouver des avions de ligne", a-t-il poursuivi en réponse à ses détracteurs, qui dénonçaient son vol de 50 minutes entre Paris et Pau.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs parlementaires LFI ont fustigé l'impact climatique généré par ce déplacement express en Dassault Falcon 7X de la République mais également son coût, estimé à plusieurs milliers d'euros. "Coût estimé pour 2 heures de vol ≈ 12.000 euros, sans compter le coût de la sécurité et de l’équipe qui l’accompagnent", a raillé sur X le député de Marseille, Sébastien Delogu, qui met en perspective une aide à Mayotte votée par le Conseil municipal palois, à hauteur de 25.000 euros.
Mais François Bayrou est également critiqué pour avoir failli à ses responsabilités de Premier ministre et participé à distance à une réunion de crise sur Mayotte, archipel balayé par le cyclone Chido, pour pouvoir se rendre dans le Béarn. "Le peuple français mérite mieux qu'un Premier ministre illégitime à mi-temps", a estimé la vice-présidente insoumise de l'Assemblée nationale, Clémence Guetté. Mardi matin, sur France 2, le patron du PS Olivier Faure a également critiqué la venue de François Bayrou à Pau : "La place du Premier ministre n'était pas à Pau, la priorité c'est Mayotte".
L'opposition paloise dénonce une "faute politique"
Lors du conseil municipal, l'opposition paloise s'est également montrée très critique à l'égard de son maire. "Qu’est-ce que vous faites là monsieur Bayrou ? C’est une faute politique. Votre première mission, monsieur le Premier ministre, c’est de prendre l’avion et d’aller à Mayotte. Ne serait-ce que de façon symbolique", a lancé l’élu GDS (Gauche démocratique et sociale) Tunday Cilgi à François Bayrou, cité par BFMTV. "Votre place n'était pas à Pau ce soir", lui a également lancé l'élu d'opposition Les Écologistes Jean-François Blanco. Et d'ajouter cinglant : "Votre place était soit à Paris, soit à Mayotte. C'est l'illustration dramatique qu'il y a une incompatibilité" entre les fonctions de maire et de Premier ministre.
Contrairement à ses prédécesseurs Jean Castex, Édouard Philippe ou encore Jean-Marc Ayrault, François Bayrou veut cumuler les fonctions de Premier ministre et de maire. Au regard de la loi, rien n'interdit à un ministre ou un Premier ministre de rester maire. La loi interdit bien de cumuler un mandat de parlementaire avec un mandat de maire, mais elle n'évoque pas le cas d'un ministre membre d'un exécutif comme une mairie, un conseil départemental ou régional.
publié le 17 décembre à 07h51, Quentin Marchal, 6Medias