Politique

Un discours trop à droite, un manque de positionnement sur la police… Emmanuel Macron fait l’unanimité contre lui

© Autissier Jean-Baptiste/Pool/ABACA - Emmanuel Macron s'est exprimé ce lundi 24 juillet

Le président de la République s’est exprimé ce lundi 24 juillet, lors d’une intervention retransmise à la télévision, au terme des "100 jours". Mais la prise de parole n’a pas convaincu ses adversaires qui dénoncent une droitisation de son discours politique.

A droite comme à gauche, l’intervention d’Emmanuel Macron n’a pas convaincu. Le président de la République a pris la parole depuis la Nouvelle-Calédonie ce lundi 24 juillet, lors d’une intervention télévisée, au terme des "100 jours" qu’il avait laissés à l’exécutif pour un retour de l’"apaisement" dans le pays. Mais en voulant jouer les équilibristes, notamment dans l’affaire du policier incarcéré à Marseille ou de la mort de Nahel, il a agacé les politiques de tous bords qui y sont allés de leurs commentaires sur Twitter, la gauche dénonçant au passage une droitisation de son discours.

Aussi, certains de ses adversaires, comme le député LFI, Éric Coquerelle, qui s’est exprimé sur BFMTV, s’agacent de voir le président de la République mener une politique "toujours plus de droite", avec une "vue très droitière" sur les émeutes de début juillet. L’élue du Rassemblement nationale, Laure Lavalette, estime même que le chef de l’État "pioche" dans le programme de l’extrême droite. La secrétaire nationale d’EELV Marine Tondelier a elle aussi dénoncé "un moment extrêmement grave de notre vie institutionnelle".

La polémique sur les propos du chef de la police enfle, Macron fait l’unanimité contre lui

Dans un entretien au Parisien, dimanche, le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux a fait scandale lorsqu’il a évoqué l’incarcération d’un policier de Marseille, en lien avec les émeutes qui ont secoué la France début juillet. Il a ainsi estimé : "avant un procès, un policier n’a pas sa place en prison". Des propos sur lesquels le chef de l’État n’est pas directement revenu lors de son passage à la télévision lundi, mais il a tout de même déclaré "comprendre l’émotion qu’il y a chez les policiers". Avant d’ajouter : "Nul en République n’est au-dessus de la loi".

Des propos qui, à leur tour, ont fait bondir la classe politique. D’un côté, les élus de gauche fustigent "un président irresponsable", comme le qualifie la présidente des députés LFI, Mathilde Panot, tandis que l’ancien leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon accuse Emmanuel Macron d’"encourager" les abus au sein de la police. Le secrétaire national du PS, Olivier Faure, a aussi rappelé que "l'ordre doit être républicain. L'autorité de l'État c'est rappeler à la règle la hiérarchie policière". De l’autre côté, la droite s’irrite du manque de soutien affiché par l’État aux policiers. C’est le cas du président des Républicains, Éric Ciotti, qui réclame un "soutien clair et sans ambiguïté" aux forces de l’ordre. Jordan Bardella, président du Rassemblement national, va dans le même sens et attaque Emmanuel Macron qu’il désigne comme "impuissant et désorienté […] face aux émeutes dont il n’a pas compris la source".

publié le 24 juillet à 15h30, Inès Cussac, 6Medias

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