Ukraine : Gabriel Attal dresse un parallèle entre le RN et « les troupes de Poutine »
© Capture d'écran LCP Sénat - Le premier ministre Gabriel Attal, à l'Assemblée nationale, le 27 février 2024.
Lors d’un échange tendu avec Marine Le Pen, le Premier ministre a accusé la formation d’extrême droite d’accointances avec la Russie. Une passe d’armes qui intervient après les propos controversés d’Emmanuel Macron sur une possible intervention occidentale en Ukraine.
Gabriel Attal monte au front pour défendre Emmanuel Macron et discréditer le Rassemblement national. Au lendemain des propos controversés du chef de l’État sur une possible intervention des troupes occidentales en Ukraine, le Premier ministre a accusé le parti d’extrême droite de "fidélités" avec le régime russe, a rapporté LCP mardi 27 février. Une saillie visant directement la leader du RN, Marine Le Pen, déjà pointée du doigt dans plusieurs articles pour ses liens présumés avec le Kremlin.
"Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays", a lancé le chef du gouvernement à l’Assemblée nationale avant de nommer la cheffe de file des députés du RN. "Je parle de vous et de vos troupes, Mme Le Pen", a-t-il poursuivi, passablement courroucé. Plus tôt, la finaliste à l’élection présidentielle avait qualifié les mots du président "d’étape supplémentaire vers la belligérance" susceptible de créer un "risque existentiel sur 70 millions de Français".
Les alliés de la France se désolidarisent
Cette tirade est survenue au lendemain de la conférence internationale de soutien à l’Ukraine. À l’issue de cette réunion, Emmanuel Macron a déclaré qu’un envoi des soldats occidentaux ne pouvait pas "être exclu" tout en reconnaissant une absence de "consensus" sur le sujet. Depuis, Paris se trouve isolée. Du Royaume-Uni à l’Allemagne, ses alliés ont rejeté en bloc une éventuelle participation au conflit russo-ukrainien. Même son de cloche au sein de l’OTAN, comme le rapporte BFMTV.
À l’échelle de la politique française, une rare unanimité a été observée au sein des oppositions. De la gauche à la droite, plusieurs élus ont dénoncé cette déclaration, se positionnant contre une intervention. Après le tollé, Emmanuel Macron a annoncé la tenue d’un débat parlementaire autour l’accord de sécurité signé avec l’Ukraine, mi-février.
publié le 27 février à 17h55, Antoine Grotteria, 6Medias