Trop d’alcool et de drogue dans les soirées politiques ? Une députée brise l’omerta après l’affaire Guerriau
© Niviere David/ABACAPRESS.COM - Caroline Janvier, députée du Loiret.
Dans un entretien accordé à Paris Match, publié jeudi 30 novembre, l’élue du Loiret Caroline Janvier lève le voile sur les coulisses des soirées politiques françaises, où la consommation de drogues serait observée.
C’est un fléau qui s’immisce dans toutes les strates de la société, y compris les dorures des institutions françaises. À en croire la députée Renaissance du Loiret Caroline Janvier, de la drogue circulerait dans certaines soirées auxquelles assistent les hommes et les femmes politiques. "Comme il y a des dîners ou des fins de sessions parlementaires où il y a une consommation excessive d'alcool", souligne-t-elle, auprès de Paris Match, dans un entretien publié le 30 novembre. Des propos qui font écho à l’actualité : le 20 novembre dernier, la parlementaire MoDem Sandrine Josso accusait ainsi le sénateur Joël Guerriau de l’avoir droguée à son insu, avec pour objectif de l’agresser sexuellement.
Des comportements "déviants" fabriqués par l'exercice politique ?
Si Caroline Janvier estime que la prise de parole de sa collègue est courageuse, elle observe que ce phénomène doit s’analyser "comme un système", sans excuser ce type de comportement. Selon elle, "la politique fabrique des comportements déviants". Plus précisément, c’est "au cours de séances de nuit, de retour de dîners où il y a eu de l’alcool" que certains politiques se retrouveraient enclins à consommer des stupéfiants. Une proposition pour interdire l’alcool à la buvette du Palais Bourbon, un temps évoqué, avait rapidement été balayée.
Parlementaire depuis 2017, Caroline Janvier le reconnaît-elle même : elle a consommé jusqu’à plusieurs verres d’alcool par jour en raison d’un rythme de travail acharné, avant d’y mettre un terme. "Je fais le lien avec les séances de nuit, qui n'ont aucun sens, avec le rythme de vie, la pression de l'agenda, des médias avec qui on n'a pas le droit à l'erreur", précise Caroline Janvier. Dans cette même interview accordée à nos confrères, elle a également expliqué que certains ministres étaient aussi atteints par des "pratiques addictives", sans jeter l’opprobre sur eux, favorisant "l’empathie" au "jugement".
publié le 1 décembre à 15h30, Nathan Hallegot, 6Medias