Seul face aux questions, Gabriel Attal peine à convaincre les députés
© Blondet Eliot/ABACA
Mercredi 3 avril, le Premier ministre a inauguré une nouvelle mouture en solo des "questions au Gouvernement". Une version qui est loin d’avoir convaincu les députés de l’opposition, venus nombreux pour l'occasion.
Dette publique, pollution, taxation des superprofits… Mercredi 3 avril, Gabriel Attal s’est livré à un exercice inédit. À la manière des "questions au Gouvernement" (QAG), organisées deux fois par semaine, le mardi et le mercredi, le Premier ministre a fait face, seul, aux questions des députés de l’opposition pendant quarante-cinq minutes. Une pratique inspirée de ce qui se fait en Angleterre avec "Prime Minister’s Questions", indique Le Figaro.
Pour la première fois, donc, Gabriel Attal n’était pas épaulé par ses ministres. Parmi les députés, venus en nombre pour tenter de mettre le Premier ministre en difficulté, étaient notamment présents le communiste Fabien Roussel, l’insoumis Adrien Quatennens, le vice-président du RN Sébastien Chenu, ou encore l’écologiste Marie-Charlotte Garin. Si le Premier ministre se disait "ravi de pouvoir expérimenter ce nouveau format", il semblerait que cela n’ait pas été du goût de tous, souligne Le Parisien.
"Très peu de réponses de fond"
Selon Fabien Roussel, la session a été un véritable "fiasco", Gabriel Attal n’étant pas en mesure à lui tout seul de "répondre à toutes les questions sur un champ aussi vaste". Plusieurs échanges tendus ont notamment eu lieu entre le chef du Gouvernement, hué à plusieurs reprises, et l’opposition. "L’air de flûte que vous jouez aux Français n’a rien d’enchanté. […] Pour payer vos erreurs, c’est la France du travail que vous allez taper", a ainsi lancé Sébastien Chenu, rapporte Le Figaro.
Invective à laquelle Gabriel Attal ne s’est pas privé de répondre : "Avec vous, ça serait le crépuscule des retraites et la dette enchantée. C’est ça, le programme du Rassemblement national". Pas rancunier, Sébastien Chenu est l'un des rares à avoir apprécié ce format, précise Le Parisien. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée, a quant à elle qualifié l’exercice de "mauvais show", expliquant, auprès de LCP, avoir eu "des réponses de forme, mais très peu de réponses de fond". Pour l’heure, ces "questions au Premier ministre" sont programmées jusqu’à la fin du mois de mai.
publié le 4 avril à 11h35, Théo Rampazzo, 6Medias