Santé mentale : plus de trois maires sur dix font face à un début d’épuisement
© ANDBZ/ABACA - Près de 70 % des maires se disent "satisfaits" dans leur fonction d'élus.
Une grande majorité de maire affiche une satisfaction dans leur fonction d’élu. Toutefois, au moins 1 200 d’entre eux sont en risque de burn-out sévère, selon une étude.
À deux ans des élections municipales, l’Université de Montpellier, en collaboration avec l’Association des maires ruraux de France (AMRF), a publié une étude, ce dimanche 1er septembre, qui s’intéresse à la santé mentale des 34 893 maires de France. Celle-ci révèle que 69,3 % des édiles affichent “une satisfaction" en tant qu’élu, notent les experts. Une situation qui contraste “avec la perception générale”, au vu “des débats publics et des défis auxquels les élus sont confrontés”. Près de la moitié des maires interrogés indique même une satisfaction de 7 ou plus sur une échelle de 10.
Cependant, ces bons résultats sont ternis par une importante proportion (31,40 %) d’élus disant éprouver des sentiments de frustration et d’épuisement. Le risque d’épuisement est “significativement plus élevé chez les femmes et les maires isolés”, note l’étude. À noter, 1214 édiles risqueraient même de tomber dans un état inquiétant de burn-out “sévère”. Pour ces 35 000 maires en première ligne dans la vie démocratique du pays, les facteurs aggravants “les plus intenses sont la complexité et la lourdeur administratives, la charge de travail, le manque de temps et les difficultés liées aux subventions”.
"Un sentiment de manque de reconnaissance"
“Le maire souffre aujourd’hui d’un sentiment d’impuissance et de manque de reconnaissance. Ce qui est paradoxal, car on a besoin des maires en permanence”, observe Michel Fournier, maire des Voivres dans les Vosges et président de l’AMRF. “On a un fort enjeu de renouvellement des générations et il est important de montrer les aspects positifs de notre mandat. [...] C’est aussi une alerte vis-à-vis de l’État quant aux solutions mises en place pour accompagner les élus dans leur quotidien”, affirme-t-il.
publié le 1 septembre à 17h25, Emma Allamand, 6Medias