Politique

Retraites : vives tensions autour d’un magot de 68 milliards d’euros

Les comptes florissants de l’Agirc-Arrco sont au cœur des négociations engagées avec les syndicats et le patronat depuis mardi 11 juillet. Avec un "magot" de 68 milliards d’euros, l’État semble intéressé.

Au cœur des négociations, 68 milliards d’euros. Mardi 11 juillet se tenait une première réunion entre les syndicats et le patronat à propos de l’Agirc-Arrco, la caisse de retraites complémentaires du privé qu’ils copilotent. La nouvelle règle de pilotage du régime de retraite complémentaires du privé et son "magot" de 68 milliards d’euros.

En 2022, la complémentaire avait enregistré un excédent de 5,1 milliards d’euros, élevant ses réserves à 68 milliards d’euros. Une bonne santé financière, qui s’explique par la bonne santé du marché de l’emploi et de la hausse des salaires et qui devrait être confortée avec le passage de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Selon l’Agirc-Arrco, cette situation favorable devrait se poursuivre pendant plusieurs décennies, comme le souligne La Dépêche.

Financer la réforme des retraites

Ce magot est donc au cœur des négociations puisqu’il serait très convoité par l’État, désireux d’utiliser cet argent pour financer de nouvelles dépenses liées à la réforme des retraites. "Le Gouvernement doit clarifier ses intentions", demande Éric Chevet, vice-président de la Confédération des petites et des moyennes entreprises, dans Le Monde. Il rappelle que l’Agirc-Arrco doit maintenir "la règle d’or imposant de disposer de réserves représentant six mois de pensions à une échéance de quinze ans". De leur côté, les syndicats requièrent que cet argent soit mis à disposition des actifs et des retraités par le biais de revalorisations qui compensent l’inflation. "Il faut améliorer les pensions pour compenser les inégalités dont pâtissent les femmes et les travailleurs précaires", ajoute Denis Gravouil de la CGT dans les colonnes du quotidien.

publié le 16 juillet à 20h03, Inès Cussac, 6Medias

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