Politique

Retraites : Laurent Berger craint qu’il n’y ait “pas de porte de sortie” à la crise

Le secrétaire général de la CFDT était l’invité de BFMTV mercredi 5 avril au soir. Il a expliqué que le combat contre la réforme des retraites s’arrêtera peut-être sous sa forme actuelle après la validation du texte par le Conseil constitutionnel.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, serait-il résigné ? À la veille de la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, jeudi 6 avril, le leader syndical était l’invité de BFMTV pour une émission spéciale consacrée à la réforme. Sur le plateau de la chaîne d’information, il a évoqué la suite du mouvement social et a expliqué que, notamment si le texte venait à être validé par le Conseil constitutionnel, “il n’y aura [peut-être] pas de porte de sortie et que cette loi sera promulguée." De quoi signifier la fin définitive de la contestation contre le texte ? "On continuera à dire ce que l’on pense de cette loi, de toute façon, il y a des décrets qui devront être écrits, qui sont extrêmement importants parce qu’ils touchent à la vie réelle des gens", a répondu Laurent Berger. Avant de toutefois reconnaître : "Si vous me demandez si dans six mois, il y a toujours une manifestation par semaine, la réponse est non".

Ce mercredi matin, l’intersyndicale était conviée à une réunion sur le sujet de la réforme à Matignon. L'ensemble des syndicats a dénoncé une situation d’"échec" au sortir de ce rendez-vous, notamment après qu’Elisabeth Borne a refusé le retrait du texte comme le demandaient ses interlocuteurs du jour. Pour Laurent Berger, cette rencontre "n'a pas été efficace au sens où il n'y a rien de nouveau qui en est sorti."

La mobilisation à la CFDT aurait été différente sans le 49.3

Pour le secrétaire général de la CFDT, l’engagement de son syndicat aurait d’ailleurs été différent sur ce dossier s’il y avait eu un vote à l’Assemblée nationale. Avant de lancer : "Ce 49.3 a eu deux justifications dans les jours qui ont suivi : ‘on ne voulait pas jouer à pile ou face ou à la roulette russe’ mais la démocratie parlementaire n’est ni l’un ni l’autre."

Le 24 mars dernier, le président de la République avait annoncé être prêt à rencontrer l’intersyndicale après la promulgation de la réforme. Une rencontre à laquelle Laurent Berger compte se rendre, la CFDT n’ayant jamais appliqué “la politique de la chaise vide”. De plus, Laurent Berger a soutenu que, lors de sa récente interview où il tenait des propos offensifs envers la CFDT, Emmanuel Macron l’avait visé lui et seulement lui. “Je crois que c’est parce qu’on assume le rôle d’une organisation syndicale qui lorsqu’elle n’est pas d’accord sur un sujet est capable de le dire clairement et de mobiliser fortement", a-t-il expliqué sur BFMTV.

Le patron de la CFDT a également salué l’unité syndicale presque sans précédent sur ce dossier retraites. "Les organisations syndicales ont des divergences, mais nous avons un point sur lequel nous sommes unis : nous ne voulons pas des 64 ans. Depuis le début, nous tenons sur cette base”, a-t-il déclaré.

publié le 5 avril à 22h29, Orange avec 6Medias

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