Politique

Retraites : la volte-face d’Olivier Dussopt sur le nombre de bénéficiaires de pensions à 1200 euros

Dans un courrier à un élu PS, le ministre du Travail a avoué qu’"entre 10.000 et 20.000 personnes" seulement seront concernées par la mesure de la pension à 1.200 euros. Mi-février, il avait brandi un chiffre plus de deux fois supérieur, rapporte Le Monde.

C’est une âpre bataille de chiffres concernant l’une des mesures emblématiques de la réforme des retraites. Près de deux semaines après avoir affirmé que "40.000 retraités" seraient concernés par une pension à 1.200 euros grâce à la réforme, le ministre du Travail Olivier Dussopt a revu à la baisse ses prévisions dans un courrier adressé le 23 février à Jérôme Guedj, rapporte Le Monde. Dans un tweet publié mardi 28 février, le député socialiste a relayé le document envoyé par Olivier Dussopt, dans lequel ce dernier précise qu’"entre 10.000 et 20.000 personnes franchiront ce seuil" de 1.200 euros.

Auprès de Franceinfo, mercredi 1er mars, Jérôme Guedj a expliqué qu’il avait "fallu pousser dans ses derniers retranchements le ministre pour enfin avoie un chiffre sincère sur ce qui était présenté comme la grande mesure sociale de la réforme des retraites". "Enfin la vérité éclate", s’est-il félicité. S’il salue "l’honnêteté" d’Olivier Dussopt d’avoir reconnu de mauvais chiffres, l’élu socialiste dénonce toutefois "l’enfumage qui a été fait autour de cette réforme", et plus particulièrement autour de cette mesure.

Objectif de "justice sociale"

Le 15 février, sur France Inter, le ministre du Travail avait pourtant assuré que "40.000 retraités passeraient le cap des 85 % du SMIC". Un chiffre contesté par l’opposition de gauche, qui avait dénoncé des "mensonges". Jérôme Guedj, coprésident de la Mission d’évaluation des comptes de la Sécurité sociale, s’était même rendu au siège de l’institution pour mener une enquête, avait relaté Le Parisien.

Pour le gouvernement, cette mesure doit remplir un objectif de "justice sociale", alors que la Nupes et le Rassemblement national s’opposent à ce texte. Après des débats tumultueux à l’Assemblée nationale, le projet est arrivé au Sénat, à majorité de droite. Mardi, les parlementaires de la chambre haute ont approuvé une version amendée du texte en commission. Ils commenceront à examiner la réforme dans l’hémicycle à partir de jeudi. Les débats s’achèveront le 12 mars.

publié le 1 mars à 08h40, Orange avec 6Medias

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