Retraites : l'exécutif dégaine une nouvelle arme constitutionnelle, la gauche du Sénat contre-attaque
© Joly Victor/ABACA - La bataille sur la réforme des retraites continue au Sénat.
Vendredi 10 mars, la gauche du Sénat a annoncé vouloir faire en sorte que le texte sur la réforme des retraites ne soit pas soumis au vote de la chambre haute, explique Public Sénat. Juste avant, le gouvernement avait mobilisé l'article 44-3, qui permet de précipiter le vote et rejeter les amendements qu'il ne soutient pas.
La bataille parlementaire autour de la réforme des retraites continue de faire rage. La gauche a affirmé qu'elle ferait tout pour que le texte, actuellement discuté au Sénat, "ne soit pas soumis au vote", a prévenu Éliane Assassi, la présidente du groupe communiste à la chambre haute, vendredi 10 mars. Une déclaration aux allures de contre-attaque, après qu'Olivier Dussopt, le ministre du Travail, a eu recours à l’article 44 alinéa 3 de la Constitution, explique Public Sénat. Celui-ci permet à une assemblée de se prononcer en un seul vote sur une partie ou l'ensemble d'un texte, et de ne retenir au passage que les amendements acceptés ou proposés par le gouvernement.
La gauche du Sénat veut prolonger les débats
Le ministre n'en a en l'occurrence retenu qu'une soixantaine, et "aucun en provenance de nos groupes", a déploré Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat. En guise de riposte, la gauche sénatoriale a donc choisi de présenter, quoi qu'il advienne, le millier d'amendements qui étaient en discussion, "pour que les Français soient informés des prises de position que nous voulions défendre", poursuit le socialiste auprès de Public Sénat, même si ces amendements ne pourront être adoptés.
Si les débats au Sénat doivent se terminer dimanche 12 mars à minuit, la gauche a bien l'intention d'y prolonger les discussions au-delà de cette date. "On ira jusqu’au bout de ce qu’il est possible de faire […] pour pousser le débat, malgré les restrictions", insiste Éliane Assassi. La gauche du Sénat mise par ailleurs sur la potentielle inconstitutionnalité du texte. En cause, l'absence de vote en première lecture à l'Assemblée nationale et au Sénat.
publié le 10 mars à 17h43, Orange avec 6Medias