Politique

Retraites : bientôt la fin du régime spécial pour les présidents de la République ?

Les députés de la commission des Finances ont voté, lundi 30 octobre, une mesure pour supprimer le régime spécial des retraites des présidents de la République. Cette disposition doit être intégrée au budget 2024. Elle pourrait toutefois disparaître si le gouvernement décide de recourir au 49.3.

Quelques mois après la réforme des retraites actant le report de l’âge légal de départ à 64 ans, les députés de la commission des Finances se sont intéressés au régime spécial du président de la République. En vertu d’un "devoir d'exemplarité", voulu par les socialistes, la commission a voté sa suppression, lundi 30 octobre, lors de l'examen du budget 2024 de l'État.

La règle du départ en retraite à 64 ans ne s’applique pas au président de la République. Un seul mandat ouvre aujourd’hui à une retraite de 6.222 euros bruts mensuels, quel que soit l'âge du retraité. La suppression du régime spécial, proposée par le Parti socialiste, n’est pas rétroactive. Elle s'appliquerait ainsi aux présidents élus après le 1er avril 2022, comme Emmanuel Macron. François Hollande et Nicolas Sarkozy ne seraient ainsi pas concernés.

En 2019, Emmanuel Macron renonçait à sa retraite

L’idée originale revient toutefois au premier concerné. Fin 2019, en pleine crise autour de sa première tentative de réforme des retraites, Emmanuel Macron avait tenté une manœuvre : indiquer qu’il renonçait par avance à sa future retraite de président de la République. Une annonce novatrice. Aucun président n’avait encore refusé ce bénéfice issu de la loi du 3 avril 1955.

"Je pense qu'il n'y a pas de souci" du côté d'Emmanuel Macron, mais "pour l'instant, rien n'a été mis en œuvre pour respecter cet engagement", a expliqué la députée socialiste Christine Pirès Beaune à l'Agence France Presse, relayée par Le Figaro, justifiant la suppression du régime spécial. "Il faut l'arrêté qui va bien pour affilier Emmanuel Macron au régime général" des retraites, a insisté l’élue du Puy-de-Dôme. Ce régime pourrait toutefois subsister si l’exécutif décide de la conserver, lors d’un possible recours au 49.3 pour faire adopter le budget 2024 de l'État.

publié le 31 octobre à 16h55, Orange avec 6Medias

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