Politique

Retraites : après le franchissement d’une "ligne rouge", la Nupes déserte la Commission des affaires sociales de l'Assemblée

© Blondet Eliot/ABACA - Sandrine Rousseau, députée EELV de Paris.

Estimant que son rôle de parlementaire ne servait plus à grand-chose, Sandrine Rousseau, députée EELV de Paris, mais aussi ses collègues de la Nupes ont quitté le bureau de la commission des affaires sociales du palais Bourbon, mercredi, rapporte LCP.

Après un nouveau revers mercredi sur la réforme des retraites, la Nupes a claqué la porte de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Lors de l'examen de la proposition de loi du groupe parlementaire LIOT, la commission a rejeté une partie du texte : l'article visant à abroger l'âge légal de départ à 64 ans, mesure la plus épineuse de la réforme des retraites. La Nupes a alors décidé de contre-attaquer et de déposer pas moins d'un millier de sous-amendements, que la présidente de la commission Fadila Khattabi, a décidé d'écarter sans examen. Les élus de gauche ont donc quitté les débats en commission, estimant que la majorité avait "franchi la ligne rouge de ce qui n'est pas autorisé par le règlement de l'Assemblée nationale", relate LCP.

"Absence de discussion et de vote"

Pour Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, cette décision de la présidente de la Commission Fadila Khattabi revient à "empêcher la discussion des sous-amendements" déposés par son groupe "notamment pour qu’il y ait un engagement de la présidence de l’Assemblée pour qu’elle n’utilise pas l’article 40 sur le rétablissement de l’article 1 en séance". Plus précisément, elle a estimé que "la manoeuvre" qui vient d’être opérée se traduira, le 8 juin (date à laquelle sera discutée l’abrogation de l’âge de départ à 64 ans à l’Assemblée nationale), par une absence de discussion et de vote pour abroger le décalage de l’âge de départ à 64 ans, au détriment d’une "discussion sur une conférence de financement qui n’engage strictement à rien", auprès de la Chaîne parlementaire.

Sandrine Rousseau, députée EELV de Paris, a de son côté associé sa voix à celle de ses collègues de la Nupes, dénonçant la négation d’un mouvement de contestation massif contre la réforme des retraites. Elle a également rappelé que sur les bancs de l’Assemblée, il n’y avait pas que la gauche et l’extrême gauche qui s’opposaient à ce texte, citant notamment le groupe LIOT à l’origine de la proposition de loi visant à abroger l’âge de départ légal à 64 ans. Dans la foulée, Mathilde Panot a réitéré l’appel à manifester contre la réforme des retraites, le 6 juin prochain.

publié le 31 mai à 16h00, Orange avec 6Medias

Liens commerciaux