Politique

Réforme des retraites : chahut au Sénat, la tension monte entre la droite et l'opposition

© Joly Victor/ABACA - La tension monte au Sénat.

Après avoir entraîné le chaos à l'Assemblée nationale, le projet de loi sur les retraites est désormais au cœur des crispations au Sénat, qui a repris l'examen d'un article clé du texte, mercredi 8 mars.

Le débat a repris au Sénat sur le sujet brûlant de la réforme des retraites, mercredi 8 mars, et notamment sur l'article 7 prévoyant le report de l'âge légal de 62 à 64 ans. Alors que la gauche essaye de faire repousser le vote, le président du groupe des Républicains, Bruno Retailleau, est monté au créneau en déclenchant le recours à l'article 38 du règlement du Sénat, rapporte Public Sénat. Cette disposition permet de clore les débats "sur l'ensemble d'un article ou dans les explications de vote portant sur un amendement, un article ou l'ensemble du texte en discussion".

"L'obstruction, c'est la négation du parlementarisme, c'est une prise en otage d'une minorité sur l'ensemble de l'institution", a affirmé Bruno Retailleau, ce mercredi, au Sénat. "Si chacun est raisonnable, si chacun discute au fond des articles sans volonté d'obstruction, alors chacun pourra jouer le jeu (...) L'article 38 est fait pour neutraliser une manœuvre d'obstruction", a-t-il poursuivi.

La gauche hausse le ton

Ce mercredi matin, les différents groupes de gauche avaient haussé le ton contre le "coup de force" réalisé par les sénateurs de droite. "Ce recours à cette procédure est un acte de faiblesse de la part de la droite sénatoriale", avait notamment réagi Eliane Assassi, la présidente du groupe CRCE à majorité communiste. À la mi-journée, la Conférence des présidents avait également voté la possibilité de recourir à l’article 42 du règlement du Sénat, afin que l'examen du projet de loi puisse aller à son terme le 12 mars prochain, indique Public Sénat. La Conférence des présidents "peut prévoir l'intervention, pour des temps qu'elle détermine, d'un seul orateur par groupe", est-il notamment écrit dans l'article 42.

"Il n'y a pas eu de moyens de discuter entre la position des groupes de gauche, qui est de poursuivre le débat comme il s'est fait jusqu'à présent, et la volonté de la majorité sénatoriale d'utiliser tous les moyens pour contraindre ce débat", regrette auprès de nos confrères Guillaume Gontard, le président du groupe écologiste.

publié le 8 mars à 21h10, Orange avec 6Medias

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