Politique

Quatennens, Ruffin, frondeurs : la gauche se divise sur les investitures insoumises

Les investitures annoncées par La France insoumise pour les élections législatives, dans la soirée du jeudi 14 juin, suscitent la discorde. Le maintien d'Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales, et la mise à l'écart de figures du mouvement ont été vivement critiqués, notamment par François Ruffin.

Après l'annonce du programme du Nouveau Front Populaire pour les élections législatives, dans la journée du vendredi 14 juin, La France insoumise a présenté, tard dans la soirée, la liste des candidats qu'elle investira le 30 juin prochain. Et elle n'est pas sans surprises. Adrien Quatennens sera bien candidat dans la 1ère circonscription du Nord, malgré sa condamnation pour violences conjugales. À l'inverse, plusieurs cadres historiques du mouvement ont appris qu'ils étaient écartés, notamment Raquel Garrido, Alexis Corbière et Danielle Simonnet.

Cette dernière a dénoncé "une purge des député.e.s engagés pour la liberté". Elle a reçu le soutien de Clémentine Autain, qui sera bien candidate pour le Front Populaire. "À La France insoumise, il vaut mieux avoir été condamné pour violences conjugales que d’avoir défendu la démocratie", a-t-elle tonné sur le réseau social X. François Ruffin, qui a évoqué son désir d'être nommé à Matignon en cas de victoire de l'alliance de la gauche, s'est également fendu d'un post particulièrement acerbe. Critiquant la "bêtise" et le "sectarisme" de LFI, il a accusé le mouvement de préférer "un homme qui frappe sa femme (...) à des camarades qui ont l'impudence d'avoir un désaccord avec le grand chef. Notre démocratie mérite mieux que vous".

Adrien Quatennens dit "comprendre" les doutes

Une attaque directement adressée à Jean-Luc Mélenchon, accusé d'avoir orchestré l'éviction des candidats en désaccord avec sa ligne. Adrien Quatennens a pour sa part publié une longue lettre sur les réseaux sociaux. "À toutes celles et ceux qui s'opposeraient ou douteraient de la pertinence de ma candidature, sachez que je vous comprends. J'espère pouvoir, humblement, et par mes actions, regagner votre confiance", écrit le proche de Jean-Luc Mélenchon.

Invité de franceinfo, samedi 15 juin, Alexis Corbière a déploré un "règlement de comptes". "C'est totalement mesquin, petit (...), alors que l'enjeu, c'est d'éviter que l'extrême droite prenne le pouvoir", a-t-il déclaré, tout en insistant sur la nécessité du Front Populaire. "Il ne faut pas sortir de cette dynamique-là. J'invite tout le monde à voter, dans toutes les circonscriptions, pour les candidates et les candidats du Front Populaire", a-t-il poursuivi, tout en maintenant sa candidature dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis.

publié le 15 juin à 07h20, Emmanuel Davila, 6Medias

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