"Qu'ils aillent au contact des Mahorais" : Bruno Retailleau agacé par la polémique sur ses propos contre l'immigration à Mayotte
© Capture d'écran BFMTV - Bruno Retailleau sur BFMTV, le 18 décembre 2024.
De retour de Mayotte, en pleine crise après le passage du cyclone Chido, le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a livré ses premiers retours sur l'état du département d'Outre-mer, ravagé par la catastrophe. Interrogé sur BFMTV, il a notamment réagi à la polémique autour de sa critique de l'immigration massive à Mayotte.
Pour l'heure, établir un bilan des victimes du cyclone Chido "ne sert à rien", a déclaré Bruno Retailleau, mercredi 18 décembre sur BFMTV. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire a repris les chiffres donnés par la préfecture de Mayotte : "Les 22 morts, 45 blessés graves, les 1 300 et quelques blessés plus légers, c'est un bilan provisoire", a-t-il souligné. "Ce que je crains, c'est que ce bilan soit lourd, bien trop lourd", a-t-il ajouté, l'air grave.
Bruno Retailleau, au contact des autorités mahoraises dès lundi, évoque "des dégâts absolument colossaux" et dit avoir constaté, en survolant les débris en hélicoptère, "un contraste saisissant", voire "inquiétant", "entre d'un côté ces paysages totalement désolés, et lorsqu'on se pose, cette espèce de calme apparent". Le ministre a expliqué avoir vu "assez peu de personnes qui étaient au-delà de Mamoudzou". À sa demande, "une sous-préfète aura pour mission d'enquêter, de recenser" la population sur place, épaulée par "des gendarmes", a ajouté Bruno Retailleau sur le plateau de la chaîne.
Bruno Retailleau s'adresse aux "bien-pensants à gauche et ailleurs"
L'actuel locataire de Beauvau est par ailleurs revenu sur la polémique autour de ses propos sur l'immigration à Mayotte : "On ne pourra pas reconstruire Mayotte sans traiter, avec la plus grande détermination, la question migratoire", a-t-il écrit mardi 17 décembre sur X. "Mayotte est le symbole de la dérive que les gouvernements ont laissé s’installer sur cette question", a-t-il ajouté, se référant aux immigrés illégaux comoriens, qui représentent entre 100 000 et 200 000 habitants non recensés à Mayotte.
Une position étrillée par la gauche, et jugée peu appropriée par Libération ce mercredi. Sur X, Mathilde Panot, cheffe des députés Insoumis, a notamment qualifié les conclusions du ministre, en pleine catastrophe humanitaire, de "pure ignominie". "Tous ces bien-pensants à gauche et ailleurs que j'entends depuis hier, je souhaite qu'ils aillent au contact des Mahorais", s'est agacé Bruno Retailleau sur BFMTV. "Moi je veux régler le problème", a-t-il ajouté, fustigeant : "Qu'ils aillent au contact de la population (...) c'est comme si en France, on avait à peu près 20 millions de clandestins (...) il faut changer les règles quand elles causent un nombre de conséquences désastreuses". Le ministre campe sur ses positions, certain qu'il est plus que jamais "le moment" de régler la question migratoire à Mayotte.
publié le 18 décembre à 10h51, Joanna Wadel, 6Medias