Politique

"Poutine n’arrêtera pas. À qui le tour, maintenant ?" : Jean-Yves Le Drian très inquiet de l'avancée de la guerre en Ukraine

© Capture d'écran franceinfo

Invité sur la matinale de franceinfo, mercredi 19 février, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, n'a pas caché ses craintes sur l'évolution du conflit en Ukraine.

Une vive inquiétude sur l'évolution de la guerre en Ukraine. Invité sur le plateau de franceinfo, mercredi 19 février, Jean-Yves Le Drian estime que le conflit initié par la Russie pourrait rapidement dépasser les frontières ukrainiennes. "(Vladimir) Poutine n’arrêtera pas. Et mon interrogation aujourd’hui, après ce que je vois, je vais être très brutal, c’est : à qui le tour, maintenant ?", a déclaré l'ancien ministre des Affaires étrangères.

"On est en train d'assister à une espèce de quitus donné par les États-Unis à l'agression russe en Ukraine", a déploré Jean-Yves Le Drian. "C'est un renversement de l'état du monde depuis 1945", s'alarme-t-il. "Tout se présente comme si nous étions dans une espèce de renversement d'alliance", martèle l'ancien élu socialiste. "Nous n'y sommes pas encore, mais je remarque que depuis que le président Trump est arrivé aux responsabilités, toutes les piques qui ont été envoyées s'adressent uniquement aux amis historiques des États-Unis, que ce soit le Canada, que ce soit le Danemark, que ce soit la Grande-Bretagne, que ce soit l'Allemagne", pointe-t-il encore du doigt.

"C’est le moment pour les Européens d’affirmer leurs forces"

Jean-Yves Le Drian appelle à ce qu'une Europe de la Défense se soulève pour contrecarrer les plans de la Russie : "C’est le moment pour les Européens d’affirmer leurs forces dans l’ensemble de l’Alliance atlantique, parce que c’est leur propre sécurité qui est en jeu". "Un nouveau monde est en train de naître, de s'affirmer dans des conditions extrêmement dramatiques, en particulier pour les Ukrainiens, mais pour les autres à venir, parce que demain, ça sera peut-être la Moldavie, après-demain, ce sera peut-être l'Estonie, parce que Poutine n'arrêtera pas", avertit l'ancien membre du gouvernement. "C'est ça la logique de Poutine : 'J'ai le temps, et j'irai au bout de mes intérêts'", lance-t-il.

publié le 19 février à 11h20, Quentin Marchal, 6Medias

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