Politique

Pourquoi Rachida Dati s'est-elle mis les archéologues à dos ?

Des propos tenus début avril par la ministre de la Culture, Rachida Dati, et rapportés par Le Parisien, ont mis en colère toute la communauté des archéologues.

"Je préfère mettre de l’argent dans la restauration du patrimoine plutôt que de creuser un trou pour creuser un trou". Cette phrase de la ministre de la Culture, Rachida Dati, a mis le feu aux poudres parmi les archéologues français. Rapportée par nos confrères du Parisien, à l’occasion de la visite de la ministre dans un château des Yvelines qui doit être rénové par un propriétaire privé, cette petite pique vise une loi de 2001 instaurant l’archéologie dite "préventive".

Cette loi oblige les constructeurs et promoteurs immobiliers à engager des fouilles archéologiques avant de lancer un chantier, si l’État juge ces fouilles préalables nécessaires. Une loi contraignante pour les constructeurs, mais indispensable pour protéger d’éventuels vestiges archéologiques qui n’auraient pas encore été découverts, ou partiellement.

La ministre de la Culture s’est quant à elle rangée du côté des constructeurs et des propriétaires, estimant, comme le rapporte Le Parisien, qu’il ne fallait pas "faire des fouilles pour se faire plaisir" et qu’"en matière de fouilles préventives, il y avait toujours des dérogations possibles".

Des fouilles qui ont contribué au patrimoine français

Une quinzaine de professionnels de l’archéologie ont publié samedi 13 avril, en réaction à cette sortie de route de la ministre, une tribune dans Le Monde, soulignant que "les sites patrimoniaux liés aux fouilles contribuent au succès touristique de la France". "Tout le premier réseau autoroutier s’est construit sans aucune fouille préalable, alors qu’on découvre, en moyenne, un site important tous les kilomètres lors des nouveaux tracés", rappellent les signataires, qui soulignent l’importance de cette loi de 2001.

publié le 16 avril à 12h38, Adèle Delaunay, 6Medias

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