Politique

Pour Laurent Wauquiez, il est "urgent d'entendre" la fronde des patrons

Alors que la fronde des patrons est montée d'un cran depuis l'adoption du budget, qui contient une surtaxe pour les grandes entreprises, Laurent Wauquiez a estimé sur BFMTV, ce mardi 4 février, qu'il était "urgent" de les écouter, de les "entendre", et de faire un pas vers eux.

Si la colère des patrons, qui protestent contre la surtaxe des grandes entreprises françaises décidée sur un an dans le budget adopté par 49.3, est mal perçue par les syndicats et certains politiques, Laurent Wauquiez, lui, la juge légitime. Sur le plateau de BFMTV mardi 4 février au matin, le président de Droite Républicaine (ex-LR) a estimé qu'il était "urgent d'entendre" la fronde des grands patrons, comme Bernard Arnault de LVMH ou Florent Menegaux de Michelin, car ce "sont des gens qui ont créé des milliers d'emplois dans notre pays" et qui contribuent à sauver les entreprises en difficulté.

Pour Bernard Arnault, Florent Menegaux ou encore Patrick Pouyanné (TotalEnergies), la surtaxe qui figure dans le budget 2025 pénalise la compétitivité des entreprises françaises face aux géants américains et chinois dans tous les secteurs. Ces PDG soulignent les difficultés économiques qui existent aujourd'hui pour exporter depuis l'Europe, difficultés qui sont exacerbées par cette nouvelle taxe.

Laurent Wauquiez : "On est en train de tuer l'activité économique dans notre pays"

"Évidemment qu'il faut les entendre", a insisté Laurent Wauquiez. "Ils disent que la France est au bord de la ruine. Pour payer nos dettes, un : on demande à nos enfants de les payer à notre place, et deux : on assomme de charges la France qui travaille." Le résultat ? "On est en train de tuer l'activité économique dans notre pays."

Invitée la veille sur BFMTV, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a un avis diamétralement opposé à celui de Laurent Wauquiez. Elle estime que ce sont les grandes entreprises qui coulent l'économie française en ne "jouant plus le jeu de l'emploi en France". "Elles n'ont jamais fait autant de profits, les dividendes n'ont jamais été aussi élevés (…) et aujourd'hui dès qu'on parle de les mettre à contribution pour l'intérêt général, elles viennent pleurnicher", a également dénoncé Sophie Binet.

La journaliste Apolline de Malherbe a évoqué la position de la CGT face à Laurent Wauquiez. Ce dernier a ri, avant de se justifier. "Entre la CGT et des chefs d'entreprises qui créent de l'emploi… j'ai clairement choisi et je n'ai aucun état d'âme dessus." Pour le président de Droite Républicaine, il faut au contraire mettre les chefs d'entreprises dans de meilleures conditions pour éviter une cassure. "On a le risque d'un suicide économique de l'Europe. Et on a le risque qu'à l'intérieur de l'Europe, la France soit cette enfant malade. Moi ça me révolte."

publié le 4 février à 10h45,

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