Politique

Polémique sur Anne Hidalgo à Tahiti : la maire de Paris n’a pas visité le site des épreuves de surf

Alors que son voyage en Polynésie était massivement critiqué par des élus de l’opposition parisienne, Le Parisien révèle qu’Anne Hidalgo n’a pas visité le site de l'épreuve de surf, avant de s’envoler pour des vacances privées à proximité de Bora-Bora.

C’est un déplacement qui n’en finit pas de faire parler. Alors qu’Anne Hidalgo devait se rendre à Teahupoo, dans le sud-ouest de Tahiti afin de pouvoir "inspecter les infrastructures de l’épreuve de surf des JO 2024", Le Parisien a révélé, vendredi 3 novembre que la maire de Paris se serait fait remplacer par son adjoint à la dernière minute. En effet, la construction d’une tour supplémentaire pour les juges haute de 14 mètres cristallise de nombreuses tensions sur l’île et plusieurs manifestations de protestation sont ainsi organisées depuis la mi-octobre.

Un "voyage alibi" ?

"Ici, c’est un sujet majeur pour les gens, c’est l’équivalent des essais nucléaires sous-marins à une autre époque", explique une source polynésienne. D’après certaines associations de défense de l’environnement, les travaux nécessaires pour ériger cette tour pourraient provoquer des dommages irréversibles dans cet écrin de biodiversité. Remise au lendemain, le 22 octobre, la visite de l’édile parisienne a finalement été assurée par son adjoint au sport, l’ancien rugbyman Pierre Ramadan, selon le média. "La visite de ce site n’était qu’une étape, pas le but ultime", défend l’entourage de l’ancienne protégée de Bertrand Delanoë.

L'absence de l'édile socialiste hérisse en tout cas l’opposition à la mairie de Paris, sans oublier son escapade privée, sur l’île de Raiatea, près de Bora-Bora, très vraisemblablement pour visiter sa fille qui y habite depuis le printemps 2023. "Tout prouve que ce déplacement dans le Pacifique sud est un voyage alibi", fustige le vice-président du groupe Changer Paris, conduit par Rachida Dati, David Alphand. D’après les informations du Parisien, la maire de Paris n’aurait pas non plus assisté à la visioconférence au sujet de la nouvelle tour des juges.

"C’est une tempête dans un verre d’eau", défend de son côté le sénateur communiste Ian Brossat qui a longtemps travaillé aux côtés de l’édile parisienne. "Anne Hidalgo a enchaîné une visite officielle dans le cadre de ses fonctions avec des vacances. Je ne vois pas où est le problème dès lors que la partie privée a été financée sur ses fonds propres", a-t-il ajouté. La maire de Paris aurait prévu de rentrer dans la capitale le 6 novembre "pour une rentrée sur les chapeaux de roues", ont précisé ses équipes. Le billet retour d'Anne Hidalgo n'a pas été pris en charge par la mairie. L’opposition, elle, entend demander la mise en place d’une autorisation préalable à tout voyage officiel à l’étranger pour davantage de transparence.

publié le 3 novembre à 22h10, Nathan Hallegot, 6Medias

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