Politique

"Petit télégraphiste du Kremlin" : Jordan Bardella pris pour cible lors du dernier débat

Mardi 4 juin sur France 2, les huit principales têtes de liste aux Européennes 2024 ont débattu pour la dernière fois avant le vote du dimanche 9 juin. L'occasion pour certains candidats, plus que d'autres, de balancer quelques punchlines à leurs adversaires.

France 2 diffuse, mardi 4 juin au soir, le dernier débat entre les huit principales têtes de liste françaises pour les élections européennes de 2024. Comme lors des précédents débats avant le vote du dimanche 9 juin, certains candidats ont étrillé leurs adversaires, à l'instar de Manon Aubry. La candidate de La France Insoumise a démarré la soirée en dénonçant "une mise en scène de soi" de ses concurrents. Puis, elle s'est attaquée à Jordan Bardella au sujet de l'énergie nucléaire.

Pour Jordan Bardella, la sortie des règles "de tarification de l'électricité au niveau européen" permettrait "immédiatement de baisser les factures d’électricité de 30 %". Manon Aubry a contre-attaqué en utilisant le nom qui avait été donné au candidat du RN : "Jordan Barde t'es pas là" en référence à sa faible présence au Parlement européen. Jordan Bardella a alors rétorqué : "J'ai beaucoup de respect pour vous et je vous demande d'en faire autant et de laisser mon nom de famille là où il est." Et de poursuivre sèchement : "Je ne me permettrais pas de faire des jeux de mots ou des blagues douteuses avec votre nom ou votre prénom."

Un peu plus tard, Manon Aubry a aussi rappelé au candidat du RN qu'il avait "la mémoire un peu courte" arguant que le Rassemblement national "a été créé par des anciens SS". "Vous êtes les héritiers des nazis et votre idéologie le démontre", lui a lancé la candidate LFI. Marion Aubry l'a également traité de "ventriloque de CAC 40". Il a alors soupiré en répondant : "Vivement le 10 juin".

Le débat a aussi été marqué par une passe d'armes entre Marion Maréchal, Manon Aubry et Marie Toussaint. Alors que Marion Maréchal affirmait que les femmes en France sont victimes de l'immigration, Manon Aubry lui a alors rétorqué : "Vous avez le droit des femmes à géométrie variable" tandis que Marie Toussaint lui a demandé si elle était pour le droit à l'avortement. Excédée, Marion Maréchal a riposté :"Calmez-vous, vous êtes insupportables."

Valérie Hayer sous le feu des critiques

Valérie Hayer, la candidate du parti Renaissance, a été sous le feu des critiques de la part des candidats. Pourtant, dès le début de sa prise de parole, Valérie Hayer a coupé l'herbe sous le pied de ses détracteurs en déclarant : "Depuis le début de cette campagne, on a dit à peu près tout et n’importe quoi à mon sujet. On a dit que j’étais effacée, remplacée." Et d'ajouter : "Je n’ai pas besoin ni de commentateurs ni de mes adversaires pour parler à ma place." Valérie Hayer a ensuite été renommée "Madame Impôts" par certains candidats du débat dont Manon Aubry qui l'a ensuite affublée du surnom de "Madame cadeaux fiscaux".

Tous contre Jordan Bardella sur le volet de l'Ukraine

Le ton est monté entre les candidats au moment d'évoquer la guerre en Ukraine. Avec une cible pour une grande partie d'entre eux : Jordan Bardella et le RN. "Quand j'étais en Ukraine en 2014, votre parti applaudissait à l'annexion de la Crimée. Vous avez voté contre la résolution du Parlement européen qui condamnait les milices Wagner qui s'en prenaient à nos soldats en Afrique", a commencé Raphaël Glucksmann, qualifiant au passage le président du Rassemblement national de "petit télégraphiste du Kremlin". Des attaques qualifiées de "batailles de sacs à main" par la tête de liste du RN.

Valérie Hayer s'est elle aussi empressée d'accabler Jordan Bardella. "Jamais vous n'avez aidé l'Ukraine. Jamais vous n'avez voté de sanction contre la Russie. Jamais vous n'avez condamné la mort d'Alexeï Navalny. Un de vos colistiers Thierry Mariani est un proche du Kremlin", a ainsi rappelé la candidate de la majorité.

publié le 4 juin à 22h52, Capucine Trollion, Claire Domenech, 6Medias

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