Politique

"On a insulté ma mère" : des députés dénoncent la nouvelle stratégie adoptée par LFI à l'Assemblée

© Ait Adjedjou Karim/ABACA

La nouvelle tactique utilisée par des députés insoumis sur Internet, le "name and shame" (nommer et couvrir de honte), visait à mettre la pression sur les élus qui s'opposaient à la proposition de loi LFI sur la réforme des retraites. Une pratique pointée du doigt par plusieurs parlementaires, rapporte Le Parisien, vendredi 29 novembre.

Les députés de La France insoumise ont tenté une nouvelle tactique pour faire passer leur texte. Ces derniers jours, certains élus du mouvement de Jean-Luc Mélenchon ont pratiqué le "name and shame" (qui signifie nommer et couvrir de honte). Avec un but précis : mettre la pression sur les parlementaires susceptibles de s'opposer à la proposition de loi LFI visant à abroger la réforme des retraites, indique Le Parisien. Jeudi 29 novembre, à l'Assemblée nationale, la proposition de loi LFI n'a finalement pas pu aller jusqu'au vote en raison du nombre d'amendements déposés par les groupes du socle gouvernemental.

"Ils tentent de bloquer l'abrogation de la retraite à 64 ans", était-il écrit sur le site Internet de LFI. Sur cette page, les internautes pouvaient envoyer automatiquement un email aux élus qui étaient contre cette proposition de loi... et même télécharger des photographies de chaque député pour ensuite les diffuser sur les réseaux sociaux. Résultat, certains parlementaires ont reçu des centaines de courriels.

"J'ai reçu jusqu'à 250 messages par jour"

Ludovic Mendes, le député Ensemble pour la République de Moselle, a lui été directement ciblé en conférence de presse par Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale. "Derrière, j'ai reçu une vague de messages d'insultes. On m'a qualifié de sombre merde, on a insulté ma mère dont je parlais dans l'une des vidéos", déplore-t-il au Parisien. "Sur Instagram, le blocage est instantané, mais j'ai reçu jusqu'à 250 messages par jour. Je n'en avais jamais reçu autant jusqu'à présent", explique-t-il.

Jeudi 28 novembre, la journée a été particulièrement électrique sur les bancs de l'hémicycle. Certains élus ont évoqué le sujet du cyberharcèlement. "Il est irresponsable, pour des représentants du peuple qui se disent attachés à l'éducation, d'appeler à harceler en ligne leurs collègues, eux aussi élus, d'appeler à faire pression sur eux, à les menacer", dénonce également Violette Spillebout, la députée Ensemble pour la République du Nord.

publié le 29 novembre à 22h40, Cédric Alexis, 6Medias

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