Politique

Nouvelle-Calédonie : rififi chez LR, divisés sur le report de la réforme constitutionnelle

La situation en Nouvelle-Calédonie suscite des tensions dans les hautes sphères du parti Les Républicains, où la question du report de la réforme constitutionnelle divise, rapporte "Le Parisien", mardi 21 mai.

Une unité mise à mal par la question de la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Alors que l'archipel est en proie à de violentes émeutes en raison de ce texte controversé, Les Républicains (LR) peinent à se mettre d'accord sur le discours à tenir concernant un éventuel report du Congrès visant à entériner la réforme, relate Le Parisien, mardi 21 mai. Si les ténors du parti au Sénat, Gérard Larcher et Bruno Retailleau en tête, ne sont pas opposés à un changement de calendrier, la position de certains députés est diamétralement opposée.

"On ne cède pas aux émeutiers. À ceux qui ont tué des gendarmes. On ne cède pas à ceux qui refusent le dialogue. Ce serait une faute", a estimé sur X, lundi 17 mai, le chef des députés LR dans l'hémicycle, Olivier Marleix, concernant la proposition de report du Congrès émise par Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale. "La réforme constitutionnelle en cours donne un délai de six mois pour atteindre un accord institutionnel global entre acteurs calédoniens. Il n’y a donc pas lieu de la suspendre. Toute logique de temporisation reviendrait à sortir à la fois de l’esprit de l’Accord de Nouméa et à placer le gouvernement et tous les acteurs calédoniens loyalistes et indépendantistes sous le joug d’un groupe armé raciste et violent qui n’est pas représentatif de la composante kanak de la population", a renchéri le président LR, Éric Ciotti, dans un communiqué publié dimanche 19 mai.

"Ce ne serait pas un drame si on fait des élections au printemps prochain"

Preuve que cette réforme divise au plus haut point chez LR, la droite de la chambre haute a réagi aux propos de ses députés en affichant ses distances : "Ce n’est pas la position de la majorité sénatoriale", souffle un cadre à nos confrères. "Ce ne serait pas un drame si on fait des élections au printemps prochain plutôt qu’en fin d’année", a estimé le chef des sénateurs LR, Bruno Retailleau tandis que le président du Sénat, Gérard Larcher, juge que "le calendrier doit être ajusté et l’exécutif suspendre la procédure de convocation du Parlement en Congrès". Invité de la matinale de Sud Radio, mardi 21 mai, Bruno Retailleau a confirmé et signé ses propos : "Il faut rétablir la paix civile en Nouvelle-Calédonie avant toute discussion. On ne doit pas retirer la réforme constitutionnelle, mais aujourd'hui il ne peut pas y avoir de Congrès". Ce dossier hautement sensible n'a visiblement pas fini de faire parler de lui chez Les Républicains.

publié le 21 mai à 08h26, Quentin Marchal, 6Medias

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