Nouvelle-Calédonie : l'état d'urgence décrété sur l'archipel, l'armée déployée
© Capture d'écran BFMTV
L'état d'urgence est entré en vigueur en Nouvelle-Calédonie à 20 heures, heure de Paris, soit 5 heures du matin à Nouméa, mercredi 15 mai. Gabriel Attal a annoncé le déploiement des militaires sur le territoire "pour sécuriser" les ports et l'aéroport et le réseau social TikTok a été interdit
La situation reste tendue en Nouvelle-Calédonie. L'état d'urgence est entré en vigueur mercredi 15 mai à 20 heures, heure de Paris, explique BFMTV. Il a été décrété après le décès d'un gendarme blessé par balles ce mercredi lors des émeutes qui déchirent le territoire français. Le bilan est de quatre morts depuis le début des émeutes. La Nouvelle-Calédonie est secouée par des violences après l'adoption par l'Assemblée Nationale dans la nuit du 14 au 15 mai du texte qui vise à agrandir le corps électoral sur l'archipel. Ce texte est fortement critiqué par les indépendantistes, qui craignent une perte du poids électoral des Kanaks.
Après le Conseil des ministres, Prisca Thevenot, la porte-parole du gouvernement, a annoncé que l'état d'urgence était décrété en Nouvelle-Calédonie "pour faire face aux atteintes graves à l'ordre public", a indiqué BFMTV. Ainsi, "des interdictions de circulation, des assignations à résidence et des perquisitions pourront être effectuées", a-t-elle fait savoir. Dans la soirée, Gabriel Attal a annoncé de nouvelles mesures pour la sécurité en Nouvelle-Calédonie. L'armée a été déployée sur le territoire "pour sécuriser" les ports et l'aéroport. Le Premier ministre a aussi ajouté que Louis Le Franc, le Haut-commissaire de l'île, a interdit l'usage du réseau social TikTok et annoncé un couvre-feu.
Selon Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, interrogé par RTL, les émeutes ont fait au total "des centaines" de blessés, dont "une centaine" de policiers et gendarmes. Dans la soirée, le ministre de l'Intérieur a également fait savoir, dans un message posté sur X, que cinq indépendantistes radicaux ont été assignés à résidence. Des perquisitions administratives étaient également au programme.
Emmanuel Macron appelle "au calme"
Les Républicains et le Rassemblement national ont réclamé, mercredi 15 mai, la mise en place de l’état d’urgence. "La Nouvelle-Calédonie ne doit pas être abandonnée au chaos de la guerre civile", a indiqué Éric Ciotti dans un communiqué publié par LR. "Nous demandons le recours immédiat à l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire néo-calédonien ainsi que la mobilisation de nos forces armées”, a réclamé le chef du parti. Même son de cloche du côté du RN. “La gravité des violences qui se déroulent en Nouvelle-Calédonie nécessite la proclamation de l’état d’urgence”, a déclaré l’ancienne candidate à la présidentielle sur X (ex-Twitter).
Le chef de l'État avait aussi pris la parole dans un courrier, envoyé aux représentants calédoniens, selon BFMTV. Dans cette lettre, le chef de l’État a tenu "à rappeler le caractère indigne et inacceptable des violences”. Il appelle "au calme”. Le président de la République a aussi évoqué la suite pour ce fameux projet de révision constitutionnelle. Dans ce courrier, Emmanuel Macron a menacé de réunir le Congrès “avant la fin juin”. "Il s’agira, collectivement et en responsabilité, de trouver un accord qui dépasse le seul dégel [du corps électoral] et tienne compte du chemin parcouru et des aspirations de chacun”, estime le chef de l’État.
publié le 15 mai à 22h30, Baptiste Marin, Capucine Trollion 6Medias