Politique

Nouveau gouvernement : Emmanuel Macron prêt à l'alternance avec Matignon ?

© Yves Herman/Pool/ABACAPRESS.COM

Le chef de l’État avait décrété une "trêve olympique" avant d’appeler un nouveau Premier ministre à former un gouvernement. L’échéance approche, et la volonté d'alternance du président se dessine.

Quand saura-t-on qui va remplacer Gabriel Attal à Matignon ? Selon l’entourage du président, ce sera autour du 15 août, rapporte Le Parisien. En effet, Emmanuel Macron avait décrété une "trêve olympique" dans ce contexte politique plus que tendu depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. La fin des Jeux étant le 11 août, il devrait appeler un nouveau Premier ministre à former un gouvernement d’ici à la fin du mois s’il veut tenir sa promesse. De plus, un Conseil des ministres devrait se tenir le 12 août.

Bien que le NFP soit enfin tombé d’accord sur un nom à proposer pour Matignon, Emmanuel Macron ne semble pas y prêter attention. Même l’alliance des gauches est légitime à gouverner, selon la logique d’Emmanuel Macron qui a nommé des Premiers ministres de son camp même quand il n’avait qu’une majorité relative, il entend choisir un locataire de Matignon dans un périmètre politique allant "de la droite sociale à la gauche régalienne", selon des proches du président. ça ne sera donc pas une figure choisie par le NFP, mais on devrait avoir une "alternance".

Le but ici serait de trouver un remplaçant à Gabriel Attal qui montrerait une vraie "coalition", résume des commentateurs. Il faudrait que cette personne convainque les Français que "ce n’est pas un ami de Macron". Emmanuel Macron veut aussi un Premier ministre "qui n’a pas d’ambitions, notamment pour 2027". Deux noms se détachent alors du lot : Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve. Le premier, président LR des Hauts-de-France, a d’ores et déjà le soutien de son ami Gérald Darmanin, ministre démissionnaire de l’Intérieur. Le second, ex-Premier ministre de François Hollande, aurait rencontré le président à l’Élysée au printemps. Chez les machinistes, certains ne sont pas convaincus et soufflent : "dans chacune de ses interventions (Emmanuel Macron, NDLR), on trouve un signe qu’il ne veut pas lâcher le pouvoir. Une partie du problème vient de là".

Emmanuel Macron demande de l’aide, mais pas à Gabriel Attal

Après le résultat des législatives, Emmanuel Macron n’a eu d’autre choix que de reconnaître que : "D’une certaine manière, c’est aussi un désir d’alternance qui s’est exprimé." Alors, pour trouver la personne qui incarnera cette alternance, Emmanuel Macron discute, par téléphone, avec certains de ses collaborateurs de l’Élysée, comme Alexis Kohler, des compagnons de route, comme Julien Denormandie, Richard Ferrand ou François Bayrou, ou des membres du gouvernement, comme Sébastien Lecornu ou Gérald Darmanin.

Mais dans cette liste, un nom est absent : Gabriel Attal. Celui qui avait toute l’amitié du président ainsi que sa confiance n’est plus dans ses petits papiers. Selon plusieurs sources internes, "à part pour la gestion des affaires de l’État", ils ne se parlent plus du tout. Cet éloignement semble être dû au récent comportement du Premier ministre démissionnaire, qui n’a pas suivi aveuglément les consignes qui lui étaient données. Il faut dire qu’il a ouvertement critiqué la dissolution de l’Assemblée nationale et qu’il s’est présenté comme chef de groupe à l’Assemblée alors qu’Emmanuel Macron lui demandait d’attendre la rentrée. Le président a alors des mots durs envers celui qu’il avait qualifié de "un peu comme petit frère". Il estime en privé qu’avec Gabriel Attal, c’est "tout pour ma gueule", ajoutant qu’"il n’y a pas de crédit à donner à ceux qui pensent à 2027 avant 2024". Mais il faut dire qu’Emmanuel Macron est dans une situation plus confortable que les autres pour la prochaine élection présidentielle, puisqu’il ne pourra pas se présenter à sa réélection. Il occupera un rôle de spectateur et de commentateur, mais ne sera pas dans la course.

publié le 4 août à 11h21, Philippine Rouviere Flamand, 6Medias

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