Nouveau gouvernement : Emmanuel Macron invite à l’Élysée tous les partis sauf LFI et le RN, les réactions de la classe politique
© Blondet Eliot/ABACA - Emmanuel Macron
Pour constituer un gouvernement "d’intérêt général", Emmanuel Macron réunira, mardi 10 décembre, "l’ensemble des partis" hors LFI et le RN. Une annonce qui a fait bondir de nombreuses personnalités politiques.
Après avoir multiplié les rencontres avec les chefs de partis politiques pour trouver un successeur à Michel Barnier, Emmanuel Macron a organisé une nouvelle session de consultations. Dans un communiqué publié lundi 9 décembre, le palais de l’Élysée a annoncé que le chef de l’État réunira le lendemain "l’ensemble des partis" politiques, excepté La France Insoumise et le Rassemblement national. "À l’issue de ses consultations menées depuis vendredi, le président de la République a convié demain à 14 heures à l’Élysée l’ensemble des partis politiques ayant indiqué se placer dans une logique de compromis, dans le but de constituer un gouvernement d’intérêt général ou de le rendre possible", peut-on lire dans le communiqué, relayé par Le Monde.
Une annonce qui a évidemment fait réagir de nombreuses personnalités politiques, à commencer par Manuel Bompard, le coordinateur LFI. "Un gouvernement d’intérêt général d’Olivier Faure à Bruno Retailleau ? Comment peut-on être élus pour défendre le programme du Nouveau Front populaire et envisager de participer à un tel attelage ? Vous êtes tombés sur la tête ?", a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).
Face au communiqué, la secrétaire nationale EELV Marine Tondelier a également réagi afin de clarifier la position de son parti, qui a confirmé sa présence à la réunion de mardi. "Non, nous ne participerons pas à un gouvernement 'd'intérêt général' avec LR ou des macronistes ou je ne sais qui. [...] Fidèles au Nouveau front populaire nous sommes, Fidèles au Nouveau front populaire nous resterons", a-t-elle indiqué sur X.
"Des méthodes d'un irrespect et d'une inélégance hallucinante"
Au sein du NFP, le député et président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Éric Coquerel, s’est aussi fait entendre. "On n’a pas été élu-es pour ça ! Le Président a pour rôle de respecter le suffrage universel et de nommer un premier ministre de la coalition arrivée en tête, pas de s’ériger comme chef des partis de ce pays", a-t-il regretté dans un message publié sur X. "Voilà ce que nous devrions tous continuer à exiger de lui au lieu de l’aider à trouver une combinaison servant à perpétuer son programme", a-t-il conclu.
De son côté, Jordan Bardella a regretté la non-invitation du Rassemblement National à cette réunion à l’Élysée. "Ce sont des méthodes d'un irrespect et d'une inélégance hallucinante. Ils voudraient installer le match RN / LFI pour 2027 qu'ils ne s'y prendraient pas autrement", a déploré le président du RN sur BFMTV, avant d’ajouter : "C'est bien, ça nous rend service. Il y a le parti unique d'un côté et nous et LFI de l’autre."
À l’inverse, le Secrétaire national du PCF Fabien Roussel, qui a déjà pu échanger avec Emmanuel Macron lundi 9 décembre, s’est réjoui de cette invitation. "Nous continuerons de défendre un changement de cap dans l’hexagone et en Outre-Mer. Nos priorités : Retraites, pouvoir d’achat, services publics, collectivités, énergie, industrie avec des financements nouveaux", a-t-il énuméré.
publié le 9 décembre à 21h27, Tanguy Jaillant, 6Medias
