Négociations budgétaires : après avoir dénoncé une "farce", le PS assure que "les choses ont avancé" ces dernières heures

© Capture d'écran BFMTV
Après une réunion ministérielle lundi 13 janvier, le député PS Philippe Brun estime avoir "participé à une farce" et dénonce un budget qui "aggravera la crise". Mardi matin, le patron du parti Olivier Faure a finalement fait état d'avancées "ces dernières heures", assurant qu'un accord avec François Bayrou était encore possible.
Le Parti socialiste souffle le chaud et le froid quant à un accord avec le gouvernement pour éviter la censure. Lundi en fin de journée, par la voix du député de l'Eure et vice-président de la Commission des Finances Philippe Brun, le parti se disait pas du tout satisfait des négociations avec le gouvernement portant sur le budget 2025. "On nous propose un budget qui aggravera la crise que nous connaissons aujourd'hui et ne résoudra pas les difficultés que les Français connaissent", avait ainsi déploré Philippe Brun sur le plateau de BFMTV.
Alors que le Premier ministre est très attendu sur son discours de politique générale à l’Assemblée nationale mardi après-midi, les négociations pour obtenir un accord de non-censure du gouvernement se sont poursuivies lundi après-midi avec notamment une réunion entre les ministres du Travail, de l'Économie et des Comptes publics, à savoir Catherine Vautrin, Éric Lombard et Amélie de Montchalin, avec des négociateurs socialistes. "Qu'est-ce qui nous a été présenté tout à l'heure en réunion? Eh bien c'est ni plus ni moins que le budget de Michel Barnier en moins bien, avec encore moins d'impôts pour les très, très riches" et "un certain nombre de crédits qui vont baisser pour certaines missions essentielles", a déploré l'élu socialiste.
Pas de suspension de la réforme des retraites ?
Et pour ce qui est de la réforme des retraites, question au cœur des discussions et de l’attention, les ministres ont indiqué qu’il n’y aurait finalement pas de suspension du texte. “Cet après-midi on nous dit : 'Non finalement il n'y aura pas de suspension, seulement une grande discussion'”, a rapporté Philippe Brun. Le député a déclaré avoir eu "l'impression d'avoir assisté à une mauvaise comédie" et d'avoir "participé à une farce". Dans ces conditions, "en l'état, évidemment, comme il n'y a pas d'accord, nous votons la censure" après le discours de politique générale, a-t-il affirmé.
Olivier Faure assure qu'un accord est encore possible
Mais, retournement de situation mardi matin. Lors de son passage sur le plateau de la matinale de BFMTV, le patron du Parti socialiste, Oliver Faure, a finalement fait état d'une progression significative lors d'une réunion, lundi soir, à Matignon avec François Bayrou. "Ce que je vois, c'est qu'entre hier à 14 heures et hier soir minuit, les choses ont beaucoup avancé et que nous sommes peut-être à quelques encablures, à quelques heures d'un accord possible." Il a assuré que pour l'heure, aucun accord n'avait été conclu, mais que les discussions avec le Premier ministre se sont poursuivies par téléphone et que le PS avait "fait une proposition" au gouvernement. "Si le Premier ministre l'accepte définitivement, c'est à lui de l'annoncer", a précisé Olivier Faure, sans en dévoiler davantage quant au contenu de cette proposition.
Le patron du parti à la rose a également insisté, sur BFMTV, sur la nécessité de parler avec le gouvernement, celui-ci ne disposant d'aucune majorité à l'Assemblée nationale. "Ils sont obligés de compter sur nous aussi pour avancer", a-t-il estimé. Avant de faire une révélation : "Nous avons refusé... j'ai refusé d'enter dans le gouvernement de François Bayrou" lorsque celui-ci était en cours de constitution. Signifiant ainsi que le parti reste dans l'opposition, mais qu'il entend tout de même obtenir des "concessions" de la part du Premier ministre.
publié le 14 janvier à 09h05, Gaëlle Sheehan et Ambre Deharo, 6Medias