Narcotrafic à Grenoble : "tout ça, c'est du pipeau", le maire Éric Piolle tacle Bruno Retailleau
© Capture d'écran Franceinfo
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a incité le maire de Grenoble à prendre des dispositions concernant la surveillance de la ville et à installer davantage de caméras de vidéoprotection, jeudi 26 octobre. Le maire isérois, Éric Piolle, lui a répondu sèchement sur le plateau de Franceinfo lundi 28 octobre.
Après l’incitation du ministre de l'Intérieur à "déployer beaucoup plus de caméras de vidéoprotection" dans la ville afin de lutter contre le narcotrafic notamment, le maire de Grenoble lui a répondu, lundi 28 octobre sur Franceinfo. Il « nous promène », a asséné l’édile, à destination du patron de Beauvau.
"Monsieur Retailleau est comme tous les ministres de l'Intérieur que j'ai vu passer depuis dix ans (…) c’est le coup de menton, la ‘tolérance zéro’. ‘Vous allez voir avec moi la fermeté’, tout ça, c'est du pipeau", fustige le maire de Grenoble. Selon lui, le ministre de l'Intérieur refuse de s’attaquer au problème de fond pour résoudre la situation. Pour l’élu, il faut un plan de lutte contre le narcotrafic à l’échelle nationale, et "réduire la consommation et toucher le narcotrafic sur le patrimoine, les armes à feu, sur la récidive".
Les caméras, pas une solution
Si le ministre de l'Intérieur a demandé à Éric Piolle de discuter avec d’autres élus en compagnie des forces de l’ordre pour comprendre l’importance d’un dispositif de surveillance plus important, le maire de Grenoble a pointé du doigt, selon lui, l’inefficacité des caméras de vidéosurveillance. Il a ainsi évoqué sur franceinfo le nombre important de fusillades dans la ville de Nice, mais aussi à Valence, pourtant sous la responsabilité du ministre de la Sécurité du quotidien, Nicolas Daragon. "Des morts, des fusillades partout, c'est le même échec. Il y a un moment, on ne peut pas se dire qu'on va répéter les mêmes erreurs", a ainsi tancé Eric Piolle.
Pour lutter contre le narcotrafic, l’édile veut avancer sur les questions de santé mentale. "Quand vous vous droguez, vous êtes malade (…), pour la cocaïne, c'est pour la performance au travail, l'anxiété. Et puis il faut arriver maintenant à parler de légalisation parce que nous sommes en échec", a-t-il indiqué, rappelant ainsi son point de vue sur la légalisation du cannabis qu’il considère comme un moyen de sortir de l’impasse..
publié le 28 octobre à 19h20, Arnaud Enjourbault, 6Medias