Motion de censure : le gouvernement "reste ouvert au dialogue", assure la porte-parole Maud Bregeon
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Le Rassemblement national va voter la censure du gouvernement mais l'exécutif cherche à garder espoir en gardant "une posture sincère, d'écoute, de co-construction", assure sa porte-parole sur Europe 1.
Ces dernières semaines, le RN multiplie ses menaces d’une censure du gouvernement avant la fin de l’année face à un projet de budget qui ne lui convient pas. Les voix du parti conjuguées à celles du Nouveau Front populaire (NFP) pourraient, en effet, faire tomber le gouvernement. Mais au sein de l'exécutif, on tente de garder espoir. "Le gouvernement de Michel Barnier a toujours été dans une posture sincère, d'écoute, de co-construction", a affirmé sur Europe 1, lundi 2 décembre, Maud Bregeon, la porte-parole du gouvernement. "Nous ne sommes pas sectaires, notre porte a toujours été ouverte", a-t-elle ajouté.
Elle s'est dite ouverte au compromis. "Le compromis, ce n'est pas du tout ou rien", ni "un ultimatum", cela nécessite "que chacun accepte de faire un pas vers l'autre et je constate que ça n'a pas toujours été le cas au sein des oppositions".
"Attention aux ingénieurs du chaos"
Et à celles et ceux qui "agitent le spectre d’une démission du président de la République" si le gouvernement venait à être censuré, Maud Bregeon met en garde : "Ils jouent contre nos institutions et jouent contre notre pays". "Je dis attention aux ingénieurs du chaos qui tirent un fil qui, selon moi, est extrêmement dangereux", insiste-t-elle. La porte-parole estime que c’est aux parlementaires de prendre leur responsabilité pour éviter que le pays ne tombe en crise. "Si le gouvernement chute, le président aura l’occasion de prendre les décisions qui lui incombent", a-t-elle ajouté, affirmant qu’elle ne peut parler pour Emmanuel Macron.
De nouvelles concessions du RN restées sans réponse
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella a confirmé, lundi, que son parti votera la censure du gouvernement, en cas de recours au 49.3 sur le budget de la Sécurité sociale, sauf "miracle de dernière minute". "Oui, c'est plié (...) Je suis contraint aujourd'hui d'annoncer la censure du gouvernement", a-t-il déclaré sur RTL. Après avoir obtenu que le gouvernement abandonne la hausse des taxes sur l'électricité et réduise l'aide médicale d'Etat pour les sans-papiers, le RN avait exigé de nouvelles concessions, notamment sur la revalorisation des pensions de retraite ou un retour en arrière sur la baisse du remboursement de certains médicaments.
publié le 2 décembre à 11h21, Léopold Vernier