Moqué après une lecture à l’Assemblée, le député Sébastien Delogu soutenu par LFI... et ses opposants
© Abd Rabbo Ammar/ABACA - Sébastien Delogu, dans l'Hémicycle.
Le député Sébastien Delogu a fait l’objet de railleries de la part de l’extrême droite, notamment après avoir buté sur quelques mots lors d’une lecture dans l’Hémicycle. Mardi 10 septembre, il a reçu le soutien de ses collègues LFI, explique BFMTV.
"Mépris de classe", "arrogance", "pantins se croyant éduqués"... Depuis lundi et la lecture à voix haute d’un texte à l’Assemblée nationale, le député LFI de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône, Sébastien Delogu, est victime d’un déferlement de moqueries. En cause, le fait qu’il a buté sur quelques mots. Derrière les critiques de celui qui a été vendeur, agent de sécurité ou encore chauffeur de taxi, nombre d’élus d’extrême droite qui n’ont pas manqué de faire réagir au-delà de La France insoumise, rapporte BFMTV.
Le "en 'mode racaille, c'est plus fluide'" lâché par le député RN Julien Odoul, ou l’ironie du conseiller LR de Paris Aurélien Véron, à propos de "L'École de la Seconde Chance (qui) ouvre une antenne à l'Assemblée nationale" ne sont pas passés. "La haine de classe contre Sébastien Delogu est scandaleuse. Soutien et fraternité face à cette arrogance de ceux qui veulent maintenir le peuple loin du pouvoir pour mieux préserver leurs intérêts", a répondu sur X Matthias Tavel, élu LFI.
"Un député bien plus utile [...] que beaucoup de pantins"
Pour Antoine Léaument, "le mépris de classe qui s’exprime contre Sébastien Delogu est odieux", "l’extrême droite essaie, par ses attaques contre lui, de faire oublier qu’elle s’apprête à gouverner avec Macron et à son service". "Tous ces messages exprimant du mépris de classe à l'encontre de mon collègue Sébastien Delogu me donnent envie de vomir", réagit Ersilia Soudais.
L'effarement après les critiques est tel que le soutien ne se limite pas à LFI. "Je n'ai aucune sympathie politique (c'est un euphémisme) pour Sébastien Delogu, mais ce buzz sur le manque de fluidité de sa lecture est indigne des valeurs de la République et de l'égalité des citoyens. Siéger à l'Assemblée nationale n'est pas un privilège des élites et des premiers de la classe", a écrit la sénatrice Laurence Rossignol (PS). Le député PS Philippe Brun évoque, quant à lui, son "envie de vomir devant le mépris de classe et les moqueries que subit mon collègue Sébastien Delogu. Nous avons des désaccords mais c'est un député bien plus utile au Parlement que beaucoup de pantins se croyant éduqués!". Élu macroniste, Karl Olive a lui aussi dénoncé un "déferlement de haine". Le principal intéressé, lui, a simplement écrit sur X : "Plus vous m'attaquez, plus ça me donne l'envie de vous combattre 'politiquement'".
publié le 11 septembre à 09h46, Cathy Gerig, 6Medias