Michel Barnier veut lancer le chantier de "l'allocation sociale unique"
© Karim Ait Adjedjou/ABACA
Fusionner les prestations sociales pour les "débureaucratiser" et pour que le travail "paie plus que de ne pas travailler" : telle est l'ambition du projet que le Premier ministre veut lancer dès l'an prochain, et qu'il avait déjà proposé lors de la primaire des Républicains pour la présidentielle en 2022.
Jeudi soir sur France 2, Michel Barnier a évoqué son souhait de lancer "pour l'année prochaine", le chantier de "l'allocation sociale unique". Cette mesure, affirme-t-il, serait essentielle pour que "le travail paie plus que l'addition des allocations". Il s'agit aussi pour le Premier ministre de "débureaucratiser" les prestations sociales, comme le rapporte Capital.
Un projet déjà mis sur la table en 2022
Ce n'est pas la première fois que Michel Barnier annonce son intention de mettre en place cette allocation unique. En 2022, alors candidat lors de la primaire des Républicains pour la présidentielle, il avait présenté cette mesure comme l'une des plus emblématiques de son programme. Elle consistait, à l'époque, à fusionner les aides déjà existantes : Revenu de solidarité active (RSA), allocations chômage et prestations sociales versées par la CAF et les MSA (hors vieillesse et handicap), sous une seule et même aide plafonnée. Mais en contrepartie, les bénéficiaires seraient obligés de donner de leur temps dans le cadre d'une "activité" - par exemple, une formation. Assez proche, dans l'esprit, de la réforme du RSA actuellement expérimentée dans 40 départements et qui devrait être généralisée dans tout le pays au 1er janvier 2025, cette allocation unique devrait être bien accueillie à droite de l'échiquier politique. Elle est notamment préconisée "à 70 % du SMIC" par Laurent Wauquiez, président des députés Droite républicaine, pour lutter contre "l'assistanat".
Pour l'heure, Michel Barnier n'a pas clairement défini qui pourrait être bénéficiaire de cette allocation, ni s'il allait reprendre son projet de 2022 tel qu'il l'a laissé. Il a cependant précisé que certaines allocations pourraient être augmentées, comme celles versées aux personnes handicapées.
publié le 6 octobre à 16h20, Sabrina Guintini, 6Médias