Michel Barnier "n'a pas été nommé grâce à nous", affirme Jordan Bardella
© Jumeau Alexis/ABACA
Le président du RN accorde au nouveau Premier ministre le bénéfice du doute avant de se prononcer sur une potentielle censure. Il estime que Michel Barnier devra "intégrer dans l’action qui sera la sienne les sujets qui sont ceux du Rassemblement national".
Au micro de BFMTV le 7 septembre et relayé par Le Figaro, Jordan Bardella s'est défendu de toute ingérence dans la décision d'Emmanuel Macron de confier au Républicain Michel Barnier les clés de Matignon. Dès l'annonce de cette nomination le 5 septembre, beaucoup, notamment à gauche, avaient accusé le RN d'avoir joué les faiseurs de roi en ne menaçant pas de censure un potentiel gouvernement Barnier. Ce dernier "n'a pas été nommé grâce à nous" objecte Jordan Bardella, qui ajoute : "À compter de ce jour, Michel Barnier est un premier ministre sous surveillance, une surveillance démocratique".
Grand déçu des législatives des 30 juin et 7 juillet derniers avec une 3e place concédée derrière la coalition de gauche (Nouveau front populaire, NFP) et les députés macronistes, le RN entend tout de même peser : "Michel Barnier devra intégrer dans l’action qui sera la sienne les sujets qui sont ceux du Rassemblement national" estime Jordan Bardella, pour qui le RN aura "sans doute un rôle d’arbitre" dans les prochains mois.
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"Rien ne peut se faire sans nous"
Jordan Bardella concède malgré tout : le RN a contribué à empêcher la nomination de la candidate du NFP, Lucie Castets, en brandissant la menace d'une censure immédiate. "Je me réjouis que le Rassemblement national ait empêché l’extrême gauche de prendre le pouvoir" a t-il précisé au micro de BFMTV, affirmant : "Désormais, rien ne peut se faire sans nous. Et malgré l’alliance contre-nature des législatives contre nous, rien ne peut être effectué en politique contre nous ou sans notre approbation". Une déclaration qui risque d'attiser encore davantage la colère de ceux s'apprêtant à manifester le 7 septembre à l'appel de la gauche pour dénoncer une "élection volée".
publié le 7 septembre à 12h33, Sabrina Guintini, 6medias