Matignon : ce qu'il faut retenir de la passation de pouvoir entre Michel Barnier et François Bayrou
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François Bayrou a été nommé Premier ministre, vendredi 13 décembre. Il fait donc suite à Michel Barnier, censuré par les oppositions. La passation de pouvoir entre les deux hommes a eu lieu à Matignon, dès 17 heures.
Emmanuel Macron a mis fin au suspense vers 13 heures, vendredi 13 décembre. La France a donc désormais son nouveau Premier ministre. Il s'agit de François Bayrou, allié centriste historique du président de la République. Il succède ainsi à Michel Barnier, resté seulement quatre mois à Matignon. La passation de pouvoir entre les deux hommes a eu lieu à l'hôtel de Matignon, dès 17 heures. A la suite de cela, François Bayrou doit rencontrer Bruno Retailleau, ministre démissionnaire de l'Intérieur.
“Notre pays est dans une situation inédite et grave”
Michel Barnier s’est exprimé lors de cette passation de pouvoir. Il a rappelé son inquiétude pour le pays : “Notre pays est dans une situation inédite et grave”, a expliqué le désormais ancien Premier ministre. “Beaucoup de concitoyens ont le sentiment de ne pas être considérés, parfois même d’être oubliés”, a-t-il ajouté. "Je savais dès le premier jour que le temps de mon gouvernement était compte", a-t-il par ailleurs admis. Il a fini son discours en faisant un appel à tous les citoyens : “Il faut vous engager au service de l’intérêt général”.
François Bayrou souhaite "redonner leurs chances à ceux qui n’en ont pas"François Bayrou a pris la parole en remerciant et en exprimant sa gratitude à son prédécesseur. Il a rappelé leur passé politique commun : “Notre premier engagement ensemble a été dans un mouvement qu’on appelle 'les rénovateurs'”.
Le nouveau Premier ministre a ensuite rappelé sa position sur la situation actuelle de la France : “Nul plus que moi ne connaît la difficulté de la situation (...) J’ai pris des risques inconsidérés dans ma vie politique pour poser la question de la dette et des déficits. J’ai même conduit des campagnes présidentielles sur ce thème, je crois que les questions de déficit et de dette posent un problème moral”. En outre, il a expliqué : "Je n'ignore rien de l'Himalaya de difficultés qui se dresse devant nous, a-t-il ajouté, la "première" de ces difficultés étant "budgétaire".
François Bayrou promet de "ne rien cacher, ne rien négliger, rien laisser de côté", et "d'affronter les yeux ouverts sans timidité la situation héritée de décennies entières".
"J'ai deux obsessions"
François Bayrou a fait ainsi part de ses “obsessions” en prenant le poste de Premier ministre : “Le mur de verre qui s’est construit entre les citoyens et le pouvoir”. Une manière de dire qu’il cherchera à amoindrir cette frontière qu’il estime s’être creusée au fil des années.
François Bayrou a ensuite rappelé ses origines sociales et sa deuxième préoccupation : “Je viens de milieux sociaux et de villages qui n’ont pas la chance d’être protégés et favorisés. Notre devoir est de redonner leurs chances à ceux qui n’en ont pas. C’est pour moi un devoir sacré et je n’ai pas l’intention de le négliger”, a-t-il affirmé vers la fin de son discours.
En exprimant sa volonté d'amoindrir les inégalités sociales, François Bayrou renoue avec les discours d'Emmanuel Macron lors de sa campagne en 2017 avant son élection en tant que président de la République.
publié le 13 décembre à 16h59, Myriam Bendjilali, 6Medias