Politique

Marine Le Pen face à la menace d'une peine d'inéligibilité : « Je suis candidate à la présidentielle de 2027 »

© Ait Adjedjou Karim/ABACA

Dans le cadre du procès du Rassemblement national pour détournements de fonds publics, Marine Le Pen, candidate déclarée à l’élection présidentielle de 2027, exprime ses craintes quant à une éventuelle peine d’inéligibilité qui pourrait compromettre ses ambitions politiques, selon BFMTV.

Mercredi 6 novembre, Marine Le Pen, ancienne présidente du RN et actuelle cheffe des députés RN, a défendu son cas devant les juges au tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires européens.

Accusée de « détournements de fonds publics » pour l’emploi présumé fictif de plusieurs de ses collaborateurs, elle encourt une peine de dix ans de prison et une amende d'un million d'euros, rappelle BFMTV.

Ainsi qu’une peine d’inéligibilité de dix ans, ce qui inquiète ouvertement l’élue. « Je suis candidate à la présidentielle de 2027 », déclare-t-elle à la barre, affirmant qu’une peine d’inéligibilité automatique « priverait » les électeurs de leur choix. Elle insiste sur le fait que des millions de Français pourraient voir leur candidate empêchée de se présenter. Tout au long du procès, qui a débuté fin septembre, Marine Le Pen a tenté de défendre la légitimité des emplois au sein de son parti. Elle arguait du « fonctionnement d’un parti politique », malgré des témoignages et arguments des prévenus laissant une impression d'incohérence et de contradictions.

Suite à cela, l'accusée ne cache pas que la possibilité d’une inéligibilité pèserait lourdement sur ses ambitions politiques. Toutefois, elle pourrait en effet faire appel, puis saisir la Cour de cassation en cas de condamnation. Un recours en appel permettrait de suspendre temporairement l’exécution d’une peine d’inéligibilité.

Pour que la décision impacte directement ses projets politiques, le tribunal correctionnel devrait ordonner une exécution provisoire de la peine d’inéligibilité. Toutefois, une telle mesure serait rare dans ce type d’affaire, et Marine Le Pen n’occupe plus de fonctions au Parlement européen, ce qui réduit la probabilité d’un risque de récidive.

Un procès sous tension, des réquisitions attendues

Depuis le début des audiences en septembre dernier, Marine Le Pen s’est montrée combative et a défendu point par point sa gestion du RN, affirmant avoir répondu « humblement » à chacune des questions. Toutefois, les magistrats sont stoïques et peu convaincus, exprimant souvent une lassitude visible face aux explications de l’accusée. « La répétition ne vaut pas vérité », a d'ailleurs rappelé sèchement le procureur lors des échanges, tandis que la principale concernée rétorquait que « la politique, c’est l’art de la répétition ».

Les plaidoiries des avocats du Parlement européen, partie civile dans cette affaire, sont prévues pour le mardi 12 novembre, suivies des réquisitions du parquet le mercredi 13 novembre. Le procès devrait se prolonger jusqu’au 27 novembre, et le verdict, attendu avec impatience, pourrait jouer un rôle décisif dans l’avenir politique de Marine Le Pen.

Pour l’heure, l’ancienne présidente du RN quitte la salle sans enthousiasme, mais maintient sa détermination, consciente que ses perspectives de 2027 sont probablement mises en jeu, mais loin d’être compromises.

publié le 7 novembre à 16h40, Orane Guisset, 6Médias

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