Politique

Loi immigration, harcèlement, fin de vie... Ce qu'il faut retenir de la prise de parole d'Emmanuel Macron ?

© Blondet Eliot/ABACA

Au lendemain du vote de la loi immigration, Emmanuel Macron était l'invité de l'émission C à vous sur France 5. Justifiant la nécessité d'une telle loi, le président de la République en a aussi profité pour dresser un bilan de l'année écoulée, évoquant la réforme des retraites, le harcèlement ou la guerre en Israël.

Invité sur le plateau de C à vous, exceptionnellement délocalisé au palais de l'Élysée, mercredi 20 décembre, Emmanuel Macron est revenu sur le vote de la loi immigration hier, qui a suscité la colère d'une partie de la majorité. Face à Anne-Élisabeth Lemoine, le chef de l'État a ainsi insisté sur la nécessité de cette loi que "nos compatriotes attendaient", qui doit permettre "très clairement" de décourager les candidats à une immigration clandestine, tout en insistant sur une "défaite du Rassemblement national" alors même que certains reprochent au gouvernement un texte proche des idées défendues par le parti de Marine Le Pen. "Le RN joue sur les peurs des gens, mais il leur rapporte des mensonges. Mais lutter contre lui, ce n'est pas refuser de traiter les problèmes qui le nourrissent, au contraire", a-t-il indiqué.

"Une loi courageuse"

Revenant sur un bilan de l'année qui vient de s'écouler, Emmanuel Macron a, dans un premier temps évoqué la réforme des retraites, contestée dans la rue pendant plusieurs semaines par des milliers de Français. "On a fait une loi courageuse en disant la vérité. On doit travailler plus longtemps parce qu'on vit plus longtemps", a-t-il expliqué pour justifier le passage de l'âge de départ à 64 ans.

Interrogé sur les dernières déclarations de son ministre Gabriel Attal concernant les différents aménagements à l'école qui doivent avoir lieu à la rentrée de 2024, le chef de l'État s'est dit "très heureux et très fier d'avoir fait émerger des talents", avant de saluer "le dédoublement des classes grandes section de maternelle, CP, CE1". "C'est sans doute la mesure de justice sociale la plus efficace des dernières années, peut-être des dernières décennies. Parce que si notre pays a un problème de rapport à l'inégalité, c'est à la racine", a-t-il poursuivi, estimant que "l'école est la mère des batailles".

Des "fadas" qui critiquent ses cheveux courts

Alors que de plus en plus d'élèves sont victimes de harcèlement scolaire pouvant parfois conduire "au pire", à l'instar de celui du petit Nicolas, Emmanuel Macron a dénoncé "une horreur" dans les salles de classe. "Ceux qui les insultent ou les harcèlent, c'est eux le problème et c'est eux à qui on va continuer de s'attaquer", a promis le Président alors même qu'un vaste plan visant à lutter contre le harcèlement a vu le jour à l'automne.

Une mesure qui tombe à pic, et qui pourrait permettre – peut-être – d'éviter des campagnes de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux, comme c'est le cas pour Ève Gilles, la nouvelle miss France fraîchement élue et attaquée en raison de sa coupe de cheveux. "C'est fou de penser que des gens peuvent avoir des discours de haine parce qu'on a les cheveux courts. Il y a des fadas quand même", a déclaré Emmanuel Macron.

Fin de vie, guerre en Israël...

Toujours auprès d'Anne-Élisabeth Lemoine, Emmanuel Macron a tenu à assumer "prendre son temps" sur la question de la fin de vie, alors que Françoise Hardy, qui lutte contre un cancer du pharynx, lui a adressé une lettre lui demandant de se positionner sur une légalisation de l'euthanasie. Un projet de loi devrait d'ailleurs être présenté en février 2024.

Concernant la guerre toujours en cours entre Israël et le Hamas, le chef de l'État a indiqué sa volonté de lutter contre "une forme d'internationale du terrorisme dans la région" tout en appelant dans le même temps à un nouveau cessez-le-feu sur la bande de Gaza "parce que toutes les vies se valent". "Les semaines passant, on ne peut pas laisser s'installer l'idée que lutter efficacement contre le terrorisme serait de tout raser à Gaza ou d'attaquer de manière indistincte les populations civiles", a-t-il expliqué.

Enfin, concernant la question de l'inflation qui pèse durablement sur le portefeuille des Français, Emmanuel Macron a joué la transparence, expliquant que "les prix vont arrêter de monter mais, non, ils ne reviendront pas au niveau d'avant". "La moitié de nos compatriotes ont eu leurs revenus qui ont suivi l'inflation (...) La moitié a été réindexée au moins sur l'inflation. C'est ce qu'on a fait", a-t-il tenu a souligner.

publié le 20 décembre à 21h20, Kévin Comby, 6Medias

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