Politique

Logement, chauffeur… ce gros imbroglio autour des dépenses des anciens ministres d’Emmanuel Macron

Selon Mediapart, Philippe Vigier, ex-ministre des Outre-mer, profite encore de certains moyens liés à des fonctions qu'il n'occupe plus. Une différence de traitement notable avec ses ex-collègues ministres.

Des privilèges à géométrie variable ? Le 11 janvier dernier, Gabriel Attal a dévoilé les noms des nouveaux ministres qui composent aujourd'hui son gouvernement, mettant, de facto, les ministres non-reconduits à la porte. Adieu chauffeur privé, sécurité personnelle et logement de fonction. En théorie. Car trois semaines après la fin de son mandat, un ancien ministre profite encore de certains avantages, selon Mediapart, qui révèle le pot aux roses mardi 30 janvier. Il s'agit de Philippe Vigier, qui gérait le portefeuille des Outre-mer, aujourd'hui entre les mains de Gérald Darmanin.

Philippe Vigier aurait en effet toujours accès au logement de fonction de son ancien ministère, ainsi qu'à la voiture avec chauffeur pour ses déplacements et même à l'officier de sécurité. Des moyens dont bénéficient tous les membres actifs du gouvernement. L'ex-ministre aurait également profité, à au moins trois reprises, des cuisines du ministère des Outre-mer pour organiser des dîners privés.

Un flou juridique qui s'applique aussi aux collaborateurs des ministres déchus

Interrogé sur ces privilèges, Philippe Vigier assure auprès de Mediapart qu'il a bien l'intention de rembourser les trois dîners privés visés et indique bénéficier d'une "tolérance" depuis la fin de ses fonctions. Le hic, c'est que cette tolérance ne semble être appliquée qu'à lui. Les autres ministres déchus n'auraient plus accès à tous ces moyens. Auprès de Mediapart, certains reconnaissent avoir continué à occuper le logement de fonction de leur ex-ministère ou leur voiture avant que tout leur soit retiré.

Alors de quelle "tolérance" parle Philippe Vigier ? Un énorme flou règne autour des règles qui s'appliquent aux anciens ministres en la matière. Pour leurs collaborateurs, c'est pire. Selon Le Monde, des ex-collaborateurs de ministres délégués (industrie, budget, transition numérique, PME) continuent de gérer les affaires courantes. Sans contrat… et sans salaire.

publié le 31 janvier à 14h15, Maeliss Innocenti, 6Medias

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