Politique

LGV Bordeaux-Toulouse : passe d'armes entre les maires Pierre Hurmic et Jean-Luc Moudenc

© Icon Sport/Moritz Thibaud/ABACA

Le projet de relier Bordeaux à Toulouse par une ligne à grande vitesse est source de tensions entre les maires des deux villes. L'édile écologiste de Gironde, Pierre Hurmic, est contre ce projet, ce qui suscite l'ire de son homologue toulousain, Jean-Luc Moudenc, membre des Républicains, rapporte Le Figaro.

Le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) prévoit l'installation de lignes à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse, Bordeaux et Dax et enfin Dax et l'Espagne, pour un coût estimé à au moins 14,3 milliards d'euros. Le maire Les Républicains de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, soutient le projet de relier sa ville à Bordeaux. Mais l'édile de cette dernière, l'écologiste Pierre Hurmic, y est fermement opposé. Ce désaccord a provoqué des échanges houleux entre les deux élus locaux, comme le rapporte Le Figaro, jeudi 17 octobre.

Dans un post sur X publié mardi 15 octobre, le maire de Toulouse s'en est pris sans détour à son homologue bordelais, l'accusant notamment de revenir sur un "engagement pris vis-à-vis des Toulousains, il y a plus de 25 ans, lorsque la LGV Paris – Bordeaux était en projet", et ajoutant que "les habitants de la Métropole toulousaine ont payé pour que Bordeaux ait sa LGV". En réponse, Pierre Hurmic a souligné dans les colonnes du Figaro que "les Toulousains ont aussi profité de la LGV entre Bordeaux et Paris puisque de fait, comme les Bordelais, ils ont gagné une heure", ajoutant que "leur participation à ce financement était tout à fait cohérente, sans qu’il soit acté nulle part qu’il faille aller au-delà de cette LGV".

"Il y a d'autres solutions plus pertinentes"

Le GPSO est critiqué par de nombreux élus locaux et parlementaires en Gironde, de gauche, mais aussi de droite. Ses détracteurs pointent le fait que le projet prévoit la destruction de près de 5 000 hectares d'espaces naturels, et plaident plutôt pour une rénovation des lignes existantes, comme le rappelle le quotidien. Pour Pierre Hurmic, "il y a d’autres solutions plus pertinentes et moins onéreuses que la LGV pour rapprocher des villes". Mais selon son homologue toulousain, le maire bordelais "nie un besoin réel de créer une alternative décarbonée à la voiture et à l’avion pour rejoindre Paris depuis Toulouse".

Jean-Luc Moudenc estime par ailleurs que l'"attitude" de l'édile bordelais "traduit un profond mépris pour tous les habitants et usagers du rail des Landes, du Pays Basque, du Béarn ainsi que du Midi toulousain et agenais", cite Le Figaro. Pour Pierre Hurmic, mener à bien ce projet serait à l'inverse un "mépris de la démocratie", car "les maires du Sud Gironde" ont "tous dit qu’il s’agirait d’une balafre qui fragmenterait et défigurerait leurs communes", selon les propos rapportés par le quotidien.

publié le 17 octobre à 19h32, Jeremy Hernando, 6Medias

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