Législatives : le camp présidentiel divisé sur les consignes de vote pour le second tour
© Blondet Eliot/ABACA/photo d'illustration
Alors que le second tour des législatives se rapproche, le camp présidentiel ne semble pas uni sur les consignes de votes. Certains appellent franchement à faire barrage au RN tandis que d’autres prônent une approche au cas par cas ou surfent sur le "ni ni".
Le camp présidentiel fait-il la girouette avant le second tour des législatives ? Les consignes de vote aux partisans ne semblent pas si claires et fragilisent l’union macroniste, explique BFMTV lundi 1er juillet. Dimanche 30 juin, Emmanuel Macron a ouvert le bal en appelant à un "large rassemblement clairement démocrate et républicain" contre le RN, sans qu’il ne précise pour qui voter. Sachant que Renaissance exclut depuis plusieurs mois le RN et LFI du "champ républicain".
Pour autant, Emmanuel Macron a décidé d’être un peu plus précis par la suite car, selon les informations de BFMTV, il a demandé dimanche soir à ses équipes d’étudier chaque circonscription pour trouver des alliances pour le second tour, même avec "certains" candidats LFI, pour faire barrage au RN. C’est la méthode du "cas par cas".
Attal, Braun-Pivet, Bayrou, partisans du cas par cas
Gabriel Attal, le Premier ministre, a expliqué dimanche soir qu’il excluait certains candidats Insoumis de sa consigne de vote. Il a appelé au "désistement de nos candidats, dont le maintien en troisième position aurait fait élire un député Rassemblement national face à un autre candidat qui défend, comme nous, les valeurs de la République." Lundi sur BFMTV-RMC, Yaël Braun-Pivet, la présidente sortante de l’Assemblée nationale a assumé, elle, faire "du cas par cas". Elle fait un "distinguo" sur les candidats Insoumis, mais n’a "aucune difficulté" à appeler à voter pour des candidats communistes, socialistes ou écologistes.
François Bayrou, le maire de Pau, a adopté la même ligne directrice. Sur TF1 lundi soir, il a encouragé les membres de Renaissance à "regarder circonscription par circonscription". Il a aussi reconnu : "J'ai un problème avec LFI, pas avec François Ruffin, qui a pris clairement et même violemment ses distances à l'égard de Mélenchon".
Beaune, Abdul-Malak, Lescure, appellent à voter franchement contre le RN
Mais certains membres de Renaissance ont mis les choses au clair et appelé les partisans à voter contre le RN coûte que coûte. C’est le cas de Clément Beaune, ancien ministre des Transports éliminé au premier tour des législatives, lors de son passage sur franceinfo lundi matin. "La menace concrète pour le pays, ce n'est pas LFI, c'est bien le RN qui va peut-être avoir une majorité", a expliqué l’ancien ministre en précisant : "Il ne faut pas mettre de signe égal entre le Rassemblement national et aucune autre formation politique".
Rima Abdul-Malak, l’ancienne ministre de la Culture, a aussi annoncé nettement sa consigne de vote pour le second tour dans un message posté sur le réseau social X : "Le Nouveau Front populaire n’est pas que LFI et LFI n’est pas que Mélenchon. Le dépassement, c’est maintenant."
Même son de cloche de la part de Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie sur franceinfo lundi soir : "J'appelle tous les républicains, quel que soit leur bord, à voter pour le candidat non RN le mieux placé". S’il a reconnu que dans les rangs de LFI, "il y a des gens infréquentables, qui ont eu des mots vraiment inexcusables et inacceptables, notamment depuis le 7 octobre dernier", il a également déclaré : "mais la réalité de la situation politique aujourd'hui, c'est que l'extrême droite est aux portes du pouvoir, et que La France insoumise ne sera pas majoritaire le 8 juillet, mais le risque pour le Rassemblement national, lui, il existe".
Les partisans du Ni-Ni
Enfin des membres du gouvernement se sont illustrés par leur consigne du Ni-Ni pour le second tour. Comme Edouard Philippe, l’ancien Premier ministre et leader d’Horizons, en déclarant dimanche soir qu’"aucune voix ne doit se porter sur les candidats du Rassemblement national, ni sur ceux de La France insoumise". Aurore Bergé, la ministre de l'Égalité entre les hommes et les femmes, a affirmé dimanche sur France 2 que son adversaire "a toujours été le Rassemblement national" mais qu’elle n’appellera "jamais à voter pour La France insoumise et c'est très clair".
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a tenu le même discours sur France Inter lundi, en appelant les électeurs "à voter pour un candidat du camp social-démocrate" sauf la France Insoumise, ce qui a provoqué la colère et l’émotion de Marine Tondelier. La patronne des Verts s’est exclamée sur France Inter que le ministre a un "comportement de lâche et de privilégié".
publié le 2 juillet à 08h07, Capucine Trollion, 6Medias