Législatives anticipées : pluie de réactions à droite après l'annonce d'un accord LR-RN par Éric Ciotti
© Vernier Jean-Bernard/JBV News/ABACA - Le président des Républicains, Éric Ciotti.
La décision du président des Républicains, Éric Ciotti, d'ouvrir la porte à une alliance avec le Rassemblement national, fait réagir de nombreux ténors du parti, qui appellent à sa démission, mardi 11 juin.
C'est une annonce qui a eu l'effet d'un tremblement de terre sur la scène politique. Invité du 13 heures de TF1, mardi 11 juin, le président des Républicains (LR), Éric Ciotti, a confirmé un accord avec le Rassemblement national (RN) en vue des élections législatives anticipées des dimanches 30 juin et 7 juillet. Éric Ciotti souhaite participer à "une alliance à droite avec tous ceux qui se retrouvent dans des idées de droite". "Le pays attend des actes de droite. On ne peut plus être dans l'impuissance.", a-t-il poursuivi. "Je souhaite que ma famille politique qui est sur le bord du chemin depuis 2012 et qui a vu le déclin du pays avancer" puisse avoir "un groupe important" à l'Assemblée, a encore argumenté le président des Républicains (LR).
Cette annonce n'a pas manqué de faire réagir et a suscité l'indignation de nombreux ténors des Républicains, qui réclament sa démission. "Éric Ciotti n’engage que lui. Il doit quitter la Présidence des @lesRepublicains", a réagi le patron des députés LR, Olivier Marleix, sur X. "À la suite des déclarations d’Éric Ciotti, j’estime qu’il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat de président des Républicains", a également affirmé le président du Sénat, Gérard Larcher. Dans un communiqué, les sénateurs LR ont assuré refuser à l'unanimité tout accord avec le RN aux élections législatives et prônent une "indépendance". La tête de liste LR aux européennes, François-Xavier Bellamy, a également réagi dans un communiqué où il estime qu'"abandonner aujourd'hui nos couleurs serait un choix inutile pour le pays". "Tout prouve déjà que la majorité actuelle sera défaite, et que nos candidats reconstruiront un groupe de droite fort et cohérent à l'Assemblée nationale, qui votera ce qui ira dans le sens de nos convictions et de l'intérêt de la France, sans qu'aucun accord d'appareil ne soit nécessaire pour cela", a-t-il également déclaré.
Auprès de plusieurs médias, Michel Barnier a affirmé s’être engagé pour "une certaine idée de pays" et que "ce n’est pas cette idée-là qui est défendue par la ligne d’Eric Ciotti". Il a affirmé être du côté de "la responsabilité, l’ordre dans la rue, les comptes publics, aux frontières et le progrès social", mais opposé à une "ligne d’accord entre parti populiste et anti européen". Le président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, "ne croit pas" aux "alliances" et aux "petites combinaisons". "Je crois à la politique qui est faite dans la clarté, en défendant ses idées. Parfois on convainc, parfois on ne convainc pas, mais on ne trahit jamais", ajoute celui qui vient d'annoncer sa candidature aux législatives, sous l'étiquette LR."Seule l’autonomie nous permettra" de faire élire des députés, a de son côté assuré Bruno Retailleau, président du groupe Républicain au Sénat. "Nous nous sommes prononcés à l’unanimité pour cette ligne d’autonomie et d’indépendance, la seule qui est capable de donner aux Français une alternative", a ajouté l'élu vendéen. "Nous ne voulons pas de coalition avec le macronisme ou le lepénisme, qui propose surtout des absorptions individuelles", a-t-il insisté.
"Éric Ciotti enfonce dans le déshonneur la famille gaulliste en embrassant Marine Le Pen"
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, n’a pas mâché ses mots après l’annonce d’Éric Ciotti d’un accord entre LR et le RN pour les législatives. "Éric Ciotti signe les accords de Munich et enfonce dans le déshonneur la famille gaulliste en embrassant Marine Le Pen", a écrit l’ancien transfuge des Républicains sur X. "Une honte. Français, réveillons-nous !", a-t-il martelé. "Faisons une place dans notre majorité à tous les élus et militants LR qui refusent la collaboration", a de son côté tweeté le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire.
Du côté du Rassemblement national, cette annonce a été logiquement bien accueillie. Marine Le Pen a salué la décision du patron des Républicains de trouver un accord en vue des prochaines législatives. "Quarante ans d'un pseudo cordon sanitaire, qui a fait perdre beaucoup d'élections, est en train de disparaître", a-t-elle fait valoir dans des propos relayés par Le Figaro. "En répondant à cet appel au rassemblement, Éric Ciotti choisit l'intérêt des Français avant celui de nos partis. Unissons nos forces pour lutter contre le chaos migratoire, rétablir l'autorité et l'ordre, et soutenir le pouvoir d'achat des Français", a salué le président du RN, Jordan Bardella, sur X.
publié le 11 juin à 14h10, Quentin Marchal, 6Medias